Notre confrère Pierre Le Coq a pris la troisième place au championnat du monde de planche à voile RS:X fin septembre. Son billet pour les JO n’est pas encore acquis, mais presque.
A moins d’un an des Jeux olympiques de Tokyo, cette médaille de bronze arrive à point nommé, non ?
C’est clairement une belle performance. D’autant que le niveau des championnats du monde est traditionnellement supérieur à celui des Jeux. Chaque délégation envoie plusieurs athlètes. Rien qu’en Equipe de France, nous étions quinze…. Et il n’y en a qu’un qui ira au Japon l’été prochain.
Donc tous ceux qui étaient présents sur le lac de Garde (Italie) se retrouveront aux Jeux ?
A une ou deux exceptions près, oui. D’où l’importance de briller. En fait, les Jeux débutent maintenant. On voit les forces en présence, on se regarde, on se jauge, on décèle les points forts et les faiblesses des uns et des autres. Marquer les esprits lors des mondiaux, c’est commencer à prendre l’ascendant.
Quand saurez-vous si vous pouvez ou non faire votre valise pour le Japon ?
Je serai fixé en avril. C’est un comité de sélection qui va décider quel athlète français partira.
Sur quoi se base-t-il ?
Sur plusieurs critères. Le résultat obtenu lors des championnats du monde compte énormément. Le comité s’appuie également sur les performances obtenues sur le plan d’eau des futurs JO. On l’a testé à deux reprises, une fois l’an dernier, une fois cette année. Et chaque fois, comme pour les mondiaux, j’ai terminé troisième.
Justement, décrivez-nous ce plan d’eau.
C’est un plan d’eau qui peut changer du tout au tout. Il faut être polyvalent. La première fois les conditions étaient très compliquées : 15 à 25 nœuds de vent en moyenne pendant une semaine non-stop, avec beaucoup de mer, beaucoup de houle. Et la seconde fois, l’eau était hyper légère, calme. Ca n’avait strictement rien à avoir. Avoir fini à chaque fois troisième dans ces conditions, ça veut dire que je suis en total confiance sur le plan d’eau où se joueront dans quelques mois les médailles olympiques.
Dans un coin de votre tête, imaginez-vous ne pas y être ?
Honnêtement, je n’imagine pas une seconde regarder les Jeux de Tokyo depuis mon canapé. Ce serait une terrible déception. D’autant que j’ai de l’ambition. Après avoir décroché le bronze à Rio, je veux faire encore mieux. Et je me sens mieux préparé qu’il y a 4 ans.
Le rêve de devenir champion olympique est toujours là donc ?
Plus que jamais !
Et celui de devenir dentiste ?
(rires) J’ai fini par soutenir ma thèse sur les liens entre l’hygiène dentaire des sportifs et la performance en mars 2017. Un soulagement. Depuis, je travaille à temps partiel dans le cabinet dentaire où mes parents exercent à Saint-Brieuc. Mais c’est très décousu, tout dépend de mes compétitions, de mes entraînements. Parfois j’y suis deux jours par semaine pendant trois semaines, puis je ne vais pas y aller les deux semaines qui suivent. Je donne aussi un coup de main dans le cabinet de ma sœur, elle aussi dentiste, à Plérin (Côtes-d’Armor). Ca me permet de garder la main mais aussi de penser à autre chose.
C’est-à-dire ?
J’aime bien cette double casquette. Elle me permet de ne pas rester focaliser sans cesse sur le sport, car à un moment c’est pesant. Etre au cabinet avec des patients m’oxygène. Normalement, je basculerai complètement dans le monde dentaire après les Jeux de Tokyo. Ce sera à Brest, où je suis installé. J’aurai 31 ans.
Propos recueillis par Alban Loizeau
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