Lionel Pariset n’est pas seulement chirurgien-dentiste à la Roche-sur-Yon. Il est aussi fan de voile. Notre confrère parvient même à allier les deux disciplines en accompagnant certains skippers du Vendée Globe.
A quand remonte votre première rencontre avec un skipper ?
C’était en 1994. J’ai 21 ans. Je suis au Salon nautique de Paris et je tombe sur le navigateur Paul Vatine. On discute. Il me demande ce que je fais dans la vie. Je lui dis que je suis étudiant en chirurgie dentaire à Clermont-Ferrand. « Dommage, si je t’avais rencontré plus tôt, tu m’aurais sûrement bien aidé car j’ai eu une rage de dents pendant les quinze derniers jours de ma dernière course », me répond-t-il. A l’époque, je cherchais un sujet de thèse : il était devant moi. Après réflexion, le titre officiel deviendra : « La prévention des troubles bucco-dentaires chez les marins en course ».
Comment avez-vous mené vos travaux de recherche ?
Très vite, je me rends compte que rien n’a encore été écrit sur le sujet. Mais au fil de mes recherches, j’apprends par exemple que Guy Bernardin a dû abandonner le Vendée Globe en 1989 près de l’Australie à cause d’un abcès dentaire. En janvier 1993, Bertrand de Broc doit, lui, se recoudre la langue en plein océan Indien à l’aide d’une petite aiguille droite et d’un miroir. Je décide aussi de contacter le médecin officiel du Vendée Globe, Jean-Yves Chauve, pour lui soumettre un questionnaire sur ses pratiques, son expérience.
Avez-vous, plus tard, pu rencontrer les « protagonistes » de votre thèse ?
Absolument. J’ai fini par discuter en vrai un jour avec Bertrand de Broc qui m’a raconté ses péripéties. Il m’a reconfirmé que ça avait été sacrément pénible… Et puis, j’ai fini par m’installer aux Sables d’Olonne, là où le départ du Vendée Globe est donné tous les quatre ans. Je suis l’actuel adjoint en charge du nautisme à la ville des Sables d’Olonne. Je coordonne tout le Vendée Globe pour la ville.
Que dites-vous aux navigateurs avant qu’ils prennent la mer ?
Faîtes un bilan complet avec scanner, idéalement trois ou quatre mois avant le départ. J’en accompagne quelques-uns, notamment Manuel Cousin qui est en ce moment en course. J’ai aussi soigné Norbert Sedlacek. Lors du Vendée Globe 2000, Roland Jourdain avait dû rentrer au port des Sables peu après le départ pour réparer un problème sur son bateau. J’en avais profité pour soigner une dent qu’il s’était cassée en faisant une manœuvre. Un bon souvenir.
Propos recueillis par Alban Guilon
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