Une étude suédoise parue dans « Nature-Communications Medicine » le 18 mars met en lumière la présence systématique de micro-particules de titane dans les tissus mous entourant les implants dentaires, qu’ils soient atteints ou non de péri-implantite. Un phénomène généralisé mais non pathogène, selon les chercheurs de l’Université de Göteborg.
21 patients porteurs d’implants, présentant chacun à la fois un site atteint de péri-implantite et un site témoin adjacent, ont été inclus dans leur étude. Des biopsies des tissus mous péri-implantaires ont été analysées par « micro-émission X induite par protons » (PIXE), permettant une cartographie fine des éléments métalliques.
Résultat : des micro-particules de titane sont retrouvées dans tous les échantillons, quelle que soit l’état du site implantaire. Leur densité volumétrique est comparable entre les sites malades et les sites sains. En moyenne, elles se concentrent dans les deux premiers millimètres de tissu au contact de l’implant, sans corrélation avec la date de mise en fonction. Ni la localisation anatomique, ni la profondeur de sondage, ni la perte osseuse ne semblent modifier leur quantité.
Un seul facteur s’est révélé influent sur la densité de ces micro-particules : le type de système implantaire utilisé. Cette observation suggère selon les chercheurs une origine mécanique des particules, possiblement liée au protocole d’insertion (friction implant/os), plutôt qu’à une usure fonctionnelle.
L’équipe de recherche a aussi étudié si la quantité de titane dans les tissus pouvait modifier l’activité des gènes. Elle a comparé les tissus qui contenaient beaucoup de particules de titane à ceux qui en avaient peu. Bilan : 14 gènes étaient activés différemment entre les deux groupes. Certains de ces gènes sont liés à la défense immunitaire, d’autres à la formation de la peau ou encore des muqueuses. Le titane pourrait avoir un effet sur certains mécanismes locaux, mais cet effet resterait limité, précise l’étude.
En tout cas, si la présence de micro-particules de titane dans les tissus mous est systématique, « elle ne semblent pas être une caractéristique spécifique de la péri-implantite », selon les auteurs mais pourraient moduler localement la réponse immunitaire dans certains contextes. Des recherches complémentaires sont en cours pour mieux comprendre les interactions entre titane et tissu conjonctif à long terme.
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