Implant pour l’avenir

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire n°27 - 17 juillet 2019
Information dentaire
Quinze ans ! Quinze ans qu’Hadi Antoun et Franck Bonnet ont fondé leurs instituts de formation en implantologie, respectivement l’IFCIA à Paris et FIDE à Cannes. Pour fêter cet anniversaire, ils avaient organisé fin mai, au Pavillon Royal à Paris, une journée de conférences exceptionnelles intitulée « L’implant pour l’avenir ».

C’est par une introduction en duo devant près de 300 personnes qu’Hadi Antoun et Franck Bonnet ont ouvert cette journée, sous le signe du partage, de l’interaction et de l’échange.
Puis place aux interventions sur la première thématique : préserver et retrouver la structure osseuse. Elles ont souligné l’importance de s’appuyer sur les classifications afin d’établir un diagnostic et un plan de traitement pertinents, et de poser les jalons d’une communication efficace au sein de la communauté scientifique.

Jean-Raphaël Nefussi s’est interrogé sur la prédictibilité de la résorption osseuse post-extractionnelle. Selon lui, il ne faut pas s’attacher à des moyennes, mais faire une analyse clinique individuelle en s’appuyant sur le fait qu’il existe une symétrie des tables osseuses des secteurs édentés partiels bilatéraux.

La transition vers les dérivés plaquettaires s’est faite avec une intervention du binôme Joseph Eid et Ons Zouiten. À travers leur échange, ils ont développé les applications cliniques du L-PRF pour arriver à la conclusion que les effets sur la diminution des délais de cicatrisation, des complications ou d’amélioration des résultats lors des greffes osseuses restent à prouver. Le PRF rejoint ainsi les perspectives d’avenir en matière de régénération osseuse guidée (ROG) qu’incarne également le développement des membranes bio­actives, des biomatériaux chargés d’ions polyéthylène glycol, des grilles titane micro perforées dont la finalité est de s’approcher au plus près de la cohérence de la triade anatomie-structure-fonction.

La suite des conférences sur la thématique des tissus mous a rappelé aux participants que les papilles sont visibles chez 90 % de nos patients, d’où l’importance d’évaluer ces tissus au travers du Pink Esthetic Score et de la classification qualitative de Juodzbalys si les dents sont présentes. On en revient à l’importance des classifications, aussi bien des sites à extraire en cas d’extraction implantation immédiate que des crêtes édentées. Dans un exposé extrêmement clair fondé sur l’analyse de l’architecture des tissus Franck Bonnet a illustré à l’aide de cas cliniques la mise en place de protocoles sur différents niveaux de traitements : os, tissus mous, prothèse, en fonction des situations cliniques.

Puis Benjamin Rathelot a dressé l’état des connaissances sur les substituts de tissus mous avec des conseils d’utilisation et les résultats cliniques attendus.

La troisième thématique de la journée, la maîtrise de l’intégration et la réhabilitation prothétique, était illustrée à travers un cas clinique de Marie Bonnet et Sophie Laroque. Elles ont démontré que la prise en charge d’un cas complexe et multidisciplinaire peut se faire de façon idéale à l’ère du digital par la réalisation d’un projet virtuel, le bilan numérique complet. L’outil devient un moyen de communication aussi bien avec le patient qu’entre professionnels.

Et comme il était aussi question de parler d’avenir, force a été de constater que notre profession connaît actuellement une révolution numérique. Selon Sébastien Felenc et Josselin Lethuillier, la mise en œuvre du workflow numérique répond à une courbe d’apprentissage mais, au final, aboutit à un cadre de soins plus serein grâce au travail effectué en amont.

Julien Montenero a développé le point de vue du prothésiste sur ces perspectives. L’outil numérique est aujourd’hui indispensable à la main du technicien en implantologie tant en termes de protocoles que de matériaux à disposition. Le futur sera une numérisation complète et fluide des procédures cliniques et laboratoires.

La journée s’est terminée par une prise de recul sur les traitements implantaires et les facteurs influençant leurs échecs.

Sylvie Pereira a apporté son expertise de parodontiste et confirmé que le meilleur avenir de l’implantologie est le maintien des dents sur arcades, argumentée par les techniques de régénérations parodontales.

Enfin Adnan El Bakri a élargi le champ des possibles en se questionnant sur l’avenir de l’intelligence artificielle dans nos cabinets, assurant qu’à l’avenir, la médecine fondée sur la preuve ne sera plus dissociée dans le temps de la médecine réelle et de la pratique quotidienne.
Au final, cette journée a tenu ses promesses. Nous en sommes ressortis galvanisés par le partage de connaissances et d’expériences, et rempli de curiosité sur les perspectives d’avenir de notre profession.

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