Impact du niveau d’activité physique sur la perception de la douleur d’origine orthodontique et la consommation d’antalgiques chez les adolescents

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  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°5 - 15 décembre 2015
Information dentaire
L’activité physique soutenue abaisse significativement la perception de la douleur d’étiologie orthodontique et la consommation d’antalgiques, chez les adolescents.

Outre ses bénéfices variés sur la santé, une activité physique régulière semble pouvoir induire une hypoalgésie physiologique et avoir un impact favorable sur la santé mentale. Les données publiées semblent indiquer que l’activité physique peut élever le seuil de la douleur dentaire et ainsi réduire la consommation d’antalgiques.

Cette étude longitudinale avait pour objectif d’évaluer l’impact du niveau habituel d’activité physique sur la perception de la douleur d’origine orthodontique et la consommation d’antalgiques après l’insertion de séparateurs chez des adolescents.

150 participants (d’âge moyen 14,5 ans avec un écart-type de 1,7 ; 77 garçons, 73 filles) ont été engagés dans l’étude. Un questionnaire a été utilisé pour évaluer leur niveau d’activité physique habituel. Après qu’ils aient rempli le questionnaire, des séparateurs ont été insérés au niveau des faces mésiales et distales des premières molaires maxillaires et mandibulaires. La douleur a été évaluée sur une échelle visuelle analogique de 100 mm.
La consommation d’antalgiques a été enregistrée en mode binaire (oui/non). Les deux types de résultats ont été évalués à un temps de départ puis à sept temps de suivi (l’heure du coucher des jours 1 à 7). Les données longitudinales ont été interprétées au moyen d’un modèle d’analyse multiniveaux à effets mixtes.
Les données de 137 des 150 participants à l’étude ont été incluses dans l’analyse (d’âge moyen
14,4 ans avec un écart-type de 1,7 ; 72 garçons,
65 filles). Comparativement au groupe à faible activité physique (84 participants ; 61.3 %), le groupe pratiquant une activité physique soutenue (53 participants ; 38.7 %) a fait état d’un ressenti douloureux significativement moindre (valeur moyenne 8.958 ; P50.0114 ; intervalle de confiance de 95 %, 15.868 à 2.049) et a moins consommé d’antalgiques (rapports de cotes 0.443 ; P.0318 ; intervalle de confiance de 95 %, 0.199 à 0.786) durant le temps de l’étude.

Les auteurs concluent
que l’activité physique influe significativement sur la perception de la douleur d’étiologie orthodontique et la consommation d’antalgiques chez les adolescents. Des travaux de recherche complémentaires s’avèrent nécessaires pour préciser les liens entre activité physique et douleur d’origine orthodontique.

On peut donc utilement recommander la pratique d’une activité physique à nos patients adolescents, pour les aider à réduire leur perception douloureuse. Les filles semblent pouvoir davantage bénéficier de cette approche car leur perception douloureuse est plus importante et leur pratique physique généralement moindre.

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