« Après discussion avec le conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes et la conférence des doyens d’odontologie », l’Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) propose au gouvernement de former 7 265 étudiants en odontologie sur la période 2021-2025 soit une augmentation d’environ 20 % par rapport au numerus clausus actuel.
Cet « objectif national pluriannuel » se substitue d’ailleurs à ce numerus clausus qui disparaît cette année. « Plus souple, concerté avec les régions, il doit répondre au mieux aux besoins des années 2030-2040 et au-delà », assure l’ONDPS dans son rapport « Objectifs nationaux pluriannuels de professionnels de santé à former (2021-2025) » publié le 20 avril.
« Cet objectif de plus de 7 000 chirurgiens-dentistes à former dans les 5 ans conduit à augmenter la densité de chirurgiens-dentistes plus rapidement permettant d’accélérer l’amélioration de la situation démographique (à partir de 2027) », explique l’organisme rattaché au ministère de la Santé.
Son rapport fait suite à la Conférence nationale de santé du 26 mars qui a rassemblé l’ensemble des acteurs du monde de la santé. Il présente des propositions de professionnels à former dans les quatre filières : médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie. Pour fixer cet objectif de 7 265 étudiants en dentaire, l’ONDPS assure tenir compte de multiples facteurs dont notamment :
– les besoins non satisfaits des populations à besoins spécifiques (petite enfance, situation de handicap, personnes dépendantes en institution ou non, …) qui représentent 10 à 15 % de la population française ;
– le souhait des nouvelles générations de se tourner vers « un exercice plus équilibré entre vie professionnelle et vie personnelle, ce qui pourrait diminuer productivité des chirurgiens-dentistes » ;
– la proportion « très importante » de praticiens à diplôme étranger qui s’installent en France dont la qualité de la formation « est jugée insuffisante », souligne le rapport. L’ONDPS estime qu’il est « crucial de réinternaliser la formation en odontologie afin d’en contrôler la qualité » ;
– les évolutions attendues du métier d’assistant dentaire qui « permettront peut-être d’améliorer la productivité » des praticiens, et « s’ils sont impliqués dans des actions de prévention et de dépistage auprès de publics actuellement non pris en charge », d’augmenter encore la demande de soins.
– les évolutions technologiques annoncées qui induirait un « gain majeur » de productivité des chirurgiens-dentistes.
Cet objectif 2021-2025 est décliné par région et faculté (230 étudiants à Clermont, 335 à Aix-Marseille, etc.) avec l’idée de mieux répartir les praticiens dans les territoires. Pas si simple. « Si l’augmentation du nombre est une condition nécessaire mais non suffisante à une meilleure répartition des chirurgiens-dentistes, nous pensons qu’il est indispensable de mener des travaux complémentaires », insiste l’ONDPS qui incite le gouvernement et la profession à surveiller de près l’évolution des nouvelles organisations comme les cabinets de groupe ou les CPTS et à travailler sur la répartition territoriale des lieux de formation.
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