34,4 milliards d’euros de cotisations ont été collectés en France en 2015 par l’ensemble des 534 organismes pratiquant une activité de complémentaire santé (411 mutuelles, 99 sociétés d’assurance et 24 institutions de prévoyance), relève la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son rapport 2016 sur « La situation financière des organismes complémentaires santé », publié le 21 mars. « Leur nombre a été divisé par trois depuis 2001, souligne la Drees. En 2015, les 20 plus grands organismes concentrent la moitié du marché en termes de cotisations collectées et les 100 plus grands en concentrent presque 90 %. De nombreuses mutuelles de petite taille subsistent malgré la concentration du marché. »
Le chiffre d’affaires en santé des mutuelles s’élève à 18,2 milliards d’euros, soit 53 % du marché, contre 10 milliards d’euros pour les sociétés d’assurance (29 % du marché) et 6,2 milliards d’euros pour les institutions de prévoyance (18 %).
Le résultat net de l’ensemble des organismes s’élève à 121 millions d’euros, soit 0,3 % des primes collectées. « Il reste donc légèrement positif, mais l’assurance santé dégage moins d’excédents que les années précédentes : le résultat représentait en effet 0,7 % à 0,8 % des cotisations en 2013 et 2014, note la Drees. Cette baisse de la rentabilité s’explique par le fait que les prestations versées ont augmenté un peu plus vite que les cotisations. »
En 2015, les organismes ont reversé aux assurés 80 % de leurs cotisations sous forme de prestations. Les institutions de prévoyance offrent le meilleur retour sur cotisations (86 %), devant les mutuelles (81 %), les sociétés d’assurance mixtes (79 %) et les sociétés d’assurance non-vie (71 %). Ce retour sur cotisation peu performant s’explique essentiellement par les charges de gestion en constante augmentation qui représentent toujours, en 2015, 20 % des cotisations des organismes d’assurance (contre 19 % en 2011). Les frais de gestion comprennent les « frais d’acquisition » (publicité, réseau commercial, frais d’ouverture de dossiers…) et les « frais d’administration » (encaissement des primes, administration du portefeuille, frais de réassurance…). L’augmentation des frais de gestion « s’expliquerait par une concurrence accrue sur le marché de l’assurance santé et par l’approche de la généralisation de la complémentaire santé », selon la Drees.
Les institutions de prévoyance affichent les charges les plus faibles (15 %), devant les mutuelles (20 %) et sociétés d’assurance (23 %). Au total, les organismes exerçant une activité d’assurance santé ont dégagé des excédents représentant en moyenne 3,8 % de l’ensemble des cotisations collectées. Les institutions de prévoyance, déficitaires en santé, sont à l’équilibre grâce à leurs autres activités. « Les organismes qui exercent une activité santé sont solvables, c’est-à-dire financièrement solides et capables à tout moment d’honorer leurs engagements vis-à-vis des assurés », conclut la Drees.
Le dentaire mieux pris en charge par les instituts de prévoyance
« Les institutions de prévoyance (IP) se distinguent des mutuelles et des sociétés d’assurance en offrant une prise en charge proportionnellement plus élevée des soins dentaires et de l’optique », souligne la Drees. Ainsi, pour 100e de cotisations, les institutions de prévoyance reversent en moyenne 17e en dentaire, contre 12e pour les mutuelles et 10e pour les sociétés d’assurance. Les contrats collectifs, essentiellement gérés par les IP, offrent en général des garanties en dentaire plus avantageuses pour les assurés : ils offrent un retour sur cotisation de 85 % contre 75 % pour les contrats individuels. La part de marché de ces contrats collectifs (44 %) devrait encore s’accroître avec la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise intervenue le 1er janvier 2016.
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