Alors qu’elle devrait être revue tous les trois ans, selon le Code de la santé publique, la carte du zonage conventionnelle des chirurgiens-dentistes dans les Hauts-de-France n’a pas évolué depuis… 2013. Devant l’inertie des autorités publiques, l’URPS chirurgiens-dentistes a mandaté un géographe pour réaliser un état des lieux. L’association dévoilait ces résultats le 2 février.
Objectifs pour la présidente de l’URPS, Marie Biserte : « faire bouger les lignes » et « ouvrir la concertation pour résoudre au mieux la problématique d’accès aux soins pour tous et démontrer que les chirurgiens-dentistes, au-delà des soins, sont un des maillons de la chaîne de prévention. »
La situation de la région n’est pas reluisante : elle compte 2 604 chirurgiens-dentistes libéraux en activité soit une moyenne de 43 praticiens pour 100 000 habitants, loin de la moyenne nationale de 63 dentistes pour 100 000 habitants. Et les écarts de densité intra-régionale sont importants entre les grandes zones urbaines, Lille, Amiens et Dunkerque bien dotées et les cinq zones à très faibles densité comptant moins de 22 praticiens pour 100 000 habitants, comme par exemple, dans la Somme, entre Abbeville et Amiens ou dans le Nord, sur le territoire Sambre-Avesnois-Thiérache.
« Sur l’ensemble des 244 territoires des Hauts-de-France retenus comme trame territoriale du zonage, 24 ne comptent aucun chirurgien-dentiste », souligne l’URPS.
Cette situation fait s’accroître inexorablement les inégalités territoriales d’accès aux soins. Pour tenter d’y remédier l’URPS compte sur la délégation d’actes aux assistant(e)s dentaires qui pourrait bientôt advenir et propose dès maintenant d’assurer une prise en charge de proximité dans les zones sous-dotées en déployant la stratégie du « aller-vers ». « Il s’agit d’intégrer des cabinets dentaires au sein des hôpitaux de proximité ou encore de mettre en place des structures mobiles de soins pour aller vers les personnes en perte d’autonomie », explique l’association.
Autres propositions : concevoir pour les étudiants un stage actif d’initiation à la vie professionnelle pour qu’ils « puissent comprendre, sur le terrain, les attraits de la vie libérale et les réalités professionnelles de terrain » et susciter des vocations auprès de lycéens originaires de territoires prioritaires « en favorisant des rencontres entre lycéens/étudiants de 1ère année aux études de santé et étudiants en dentaires pour présenter le métier et « coacher » ces potentiels futurs dentistes ».
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