Frédéric Duchemin : « j’ai déjà envie de repartir » !

  • Publié le .
Information dentaire

Notre confrère, Frédéric Duchemin, va pouvoir reprendre une activité normale. Le dentiste-navigateur normand a bouclé mi-novembre la mythique Transat Jacques-Vabre avec son bateau #AttitudeManche. Cela valait bien un coup de fil depuis le Brésil.

Information Dentaire : Quand vous levez les bras en l’air au moment du franchissement de la ligne d’arrivée, le 19 novembre dernier, que se passe-t-il dans votre tête ?

Frédéric Duchemin : C’est un mélange de pas mal de sentiments. Il y a le soulagement d’avoir terminé, mais aussi de la fierté, de la fatigue, de la joie… C’est puissant comme moment. Tu retrouves la terre ferme après trois semaines de mer, il y a des cris, des applaudissements, des micros qui se tendent. Tes proches sont là. Un cousin germain que j’aime beaucoup avait d’ailleurs fait le voyage jusqu’au Brésil, ça m’a énormément touché. Et puis ma compagne avait fait les choses en grand pour fêter cette arrivée.

I.D. : C’est-à-dire ?

F.D. : Elle avait préparé une banderole sur laquelle elle me demandait en mariage. Elle s’est dit que c’était le bon moment de franchir le cap. Pour l’anecdote, je n’avais rien remarqué au début. Il faisait nuit noire quand on est arrivé à Bahia, vers 5 heures du matin. J’ai dit oui évidemment ! 

I.D. : Avec votre coéquipier Martin Louchart, vous avez parcouru les 4 350 milles nautiques qui séparent le Havre de Salvador de Bahia en 22 jours, 15 heures et 48 minutes. La course s’est-elle passée comme vous l’aviez imaginée ? 

F.D. : Globalement, oui. Même si je m’attendais à des vagues plus fortes et des vitesses moyennes plus rapides. Au final, on a fait une belle traversée en faisant du mieux qu’on pouvait, avec le bateau qu’on avait. J’ai d’ailleurs été surpris des capacités de vitesse du bateau. On est allé au bout avec, c’est quand même assez incroyable.

I.D. : Malgré la casse…

F.D. : On n’a pas été épargné, clairement. Dès la première nuit, on casse notre grand spi, ce qui nous oblige à trouver un plan B et à nous bagarrer différemment. Et puis sur la fin de course, on a perdu notre système de communication satellite, donc on ne pouvait plus consulter la météo…

I.D. : Finalement vous terminez 18ème dans la catégorie des Class 40. C’est mieux que ce que vous aviez prévu ?

F.D. : C’est vrai. Avant le départ, on visait la vingtième place, donc on fait mieux. Dans la dernière ligne droite, on a même réussi à doubler deux bateaux concurrents, Up Sailling et Kerhis. C’était une sorte de course-poursuite. Avec Martin on a adoré ce finish, c’était tendu et sportif. Malheureusement, Up Sailing a percuté un bateau de pêche sur la fin de la course.

I.D. : Que va-t-il se passer maintenant ? 

F.D. : On va déjà savourer en reprenant quelques verres de caïpirinha, puis on réfléchira à l’après. Il va falloir que je décide d’acheter ou non le bateau. En tout cas, on a déjà très envie de repartir. J’aime trop ça. C’est un jeu passionnant, la mer. C’est un mélange de stratégie, de technique et d’un peu de chance. Je pense notamment à La Transat Québec-Saint-Malo, on verra (départ en juillet 2020, ndlr). Il faut aussi que je revois mes patients quand même !

I.D. : D’ailleurs, ce sera quand ? 

F.D. : Ce sera le 2 décembre. Je sens qu’avec eux l’on va beaucoup parler de cette aventure, qu’il va y avoir beaucoup de questions. J’ai reçu énormément de messages de félicitations, ça me fait chaud au coeur. Beaucoup sont déjà venus me voir au Havre, avant et même pour le départ.  Pour l’anecdote, une patiente 85 ans m’a offert deux paquets de biscuits, « au cas où j’ai un petit creux pendant la traversée ». Malgré son âge, elle a enjambé aisément les rebords du bateau et on a fait une photo. Un autre patient, qui est un chanteur amateur, m’a écrit une chanson. Il m’a promis de me la faire écouter en rentrant à Notre-Dame-de-Gravenchon. 

Des propos recueillis par Alban Loizeau

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Vie de la profession

Les outils numériques bien ancrés dans le quotidien des soignants

Outils d’aide à la décision médicale, plateformes de téléconsultation, application de suivi de traitement, éducation thérapeutique, etc. 88 % des professionnels...
Vie de la profession

Les 90 ans du SFCD

Pour ses 90 ans d’existence, le Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes (SFCD) organise un « congrès anniversaire » du vendredi 11 avril, 9 h, au samedi...
Vie de la profession

Les dirigeants de TPE pessimistes

En ce début d’année, le niveau de pessimisme des dirigeants de TPE relatif au climat général des affaires bat des records, selon le « Baromètre...
Vie de la profession

Une consœur lauréate de la Star Academy

Diplômée de la faculté dentaire de Lille, mais pas encore thésée, notre consœur, Marine Delplace a remporté, le 25 janvier, la Star...
Vie de la profession

La gagnante de la Star Academy est aussi une consoeur

Diplômée de la Faculté dentaire de Lille, mais pas encore thésée, notre consoeur Marine Delplace, a remporté samedi la Star...
Vie de la profession

Le Congrès de l’ADF 2025 s’affiche

Le Congrès de l’ADF 2025 a dévoilé son affiche sur les réseaux sociaux. « Préparez-vous à vivre une édition POPOPOP », lancent les...