Face à l’alcool, si les femmes sont exposées aux mêmes risques que les hommes, « à même quantité consommée, les complications sont plus graves, plus rapides, parfois spécifiques », explique la Haute Autorité de Santé (HAS) le 26 février. Moindre tolérance (ivresse accélérée), toxicité somatique accrue (notamment hépatique et neurocognitive), maladies spécifiques comme le cancer du sein, effets psychosociaux aggravés (violences subies, altération du consentement, perte d’estime de soi, troubles anxieux, conduites alimentaires, etc.). Sans compter que « les représentations sociétales liées au genre aggravent le jugement moral et la stigmatisation en cas d’usage problématique et sont sources d’inégalités de genre en santé (déconsidération de la parole des femmes, défaut de repérage, accompagnement différencié, etc.) », ajoute la HAS.
Pour y remédier, l’institution publie sur son site internet une série de ressources (fiches, synthèses et guides) destinées aux professionnels de premier recours, dont les chirurgiens-dentistes, nommément cités.
Objectifs : faire de l’alcool « un sujet de santé comme les autres » pour toutes les femmes, tout au long de leur vie, et pas seulement en cas de grossesse, de complication apparente ou d’usage problématique, « faire connaître les spécificités des femmes face à l’alcool », qui expliquent leur plus grande vulnérabilité, et renforcer l’attention des professionnels de santé.
Ces travaux de la HAS viennent compléter le premier volet dédié au repérage et à l’accompagnement en population générale, publié fin 2023. L’Autorité rappelle qu’elle met à disposition de multiples outils : guides pour aborder le sujet, pour conduire un entretien motivationnel, conseils d’accueil, postures professionnelles à adopter, tests de repérage de consommation, liste de conseils concrets à transmettre pour réduire la consommation dans la vie courante, etc.
L’alcool est la substance psychoactive la plus consommée en France. Il concerne 87 % des personnes âgées de 18 à 75 ans et 77 % des jeunes de 17 ans. Il est la première cause d’hospitalisation, la deuxième cause de mortalité évitable après le tabac, et la deuxième cause de cancer évitable. Il est impliqué dans 30 % des accidents mortels de la route, ainsi que dans 30 % des cas de violences (physiques, psychiques ou sexuelles).
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