Komet
Ce n’est pas d’hier que le renommé fabricant d’instruments rotatifs Komet s’est intéressé à l’instrumentation endodontique en rotation continue : le système développé par la marque, Alphakite®, est présent sur le marché depuis de nombreuses années. Il n’est donc pas étonnant que Komet cherche, à l’instar d’autres grandes marques, à surfer sur le concept de l’instrument unique. F360 est donc présenté comme « la première solution universelle de préparation canalaire », selon le postulat 1 patient = 1 lime. L’instrument, présenté sous blister stérile et d’une conicité unique de 4 %, se décline en trois longueurs pour quatre diamètres (de 25 à 55/100e). En réalité, la promesse de l’instrument unique n’est pas complètement tenue : le protocole proposé implique un évasement canalaire par un « opener », la vérification de la perméabilité par une lime manuelle, puis le passage de F360 par mouvements de va-et-vient jusqu’à la longueur de travail, puis, pour ceux à qui une conicité de 4 % ne convient pas, il est possible d’augmenter à 6 % avec l’instrument de son choix (celui dont a l’habitude en définitive).
En effet, le travail de l’instrument est doux, sans engainement dans le canal, sans risque de blocage, et nos évaluateurs n’ont déploré aucune fracture intempestive ; la préparation obtenue est satisfaisante en très peu de temps et, pour des canaux simples, une conicité de 4 % est suffisante pour une obturation aisée.
Le problème ne réside pas franchement dans l’efficacité du produit qui a pu être vérifiée et qui se révèle très convaincante à l’usage. Il aurait été quand même étonnant que l’instrument ne soit pas à la hauteur des plus exigeants, compte tenu du savoir faire inégalé de Komet en la matière. Il est plutôt dans le coût de mise en œuvre de procédures endodontiques avec un instrument proposé comme d’usage unique, dans le cadre d’actes conventionnés notoirement sous-rémunérés. Cela posé, avec une ergonomie bien pesée (plusieurs canaux au cours d’une même séance par exemple), en comptant le facteur temps passé (à relativiser, puisqu’il faut quand même plusieurs instruments), il convient sans doute de réévaluer nos pratiques pour vérifier le gain (ou pas) en termes de rentabilité (oui je sais c’est un vilain mot, mais…) une fois tous les paramètres étudiés. Car, moins d’instruments avec de l’usage unique, cela fait moins de gestion pour l’assistante, et donc un gain en productivité (d’ailleurs, elles sont unanimes pour défendre ce type d’instrumentation) : au final, le débat quant au surcoût supposé n’est pas clos… et n’a pas encore fini de faire couler de l’encre (voir les batailles d’« experts » sur les blogs). Il reste quand même que ce choix de conicité de 4 % bouleversera ceux, en grand nombre, qui avaient adopté le 6 % pour des obturations facilitées : gagneront-ils vraiment du temps s’il leur faut utiliser un instrument supplémentaire ?
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