Ce journal club a pour thème les événements biologiques et les variations dimensionnelles survenant au niveau de l’alvéole dentaire, à la suite d’une extraction. Les trois articles sont des études histologiques sur le chien.
Cardaropoli et al, 2003 : le but de cette étude est de décrire les événements impliqués dans la guérison des différents compartiments de l’alvéole d’extraction (tiers apical, tiers médian, tiers coronaire), à partir de la formation d’un caillot sanguin jusqu’à la formation d’un nouveau tissu osseux et son remodelage.
Neuf chiens ont été utilisés pour cette étude. La racine distale des deux 4e prémolaires mandibulaires a été extraite et son alvéole constitue l’unité expérimentale d’étude. Chaque chien va être sacrifié à une date différente, permettant d’obtenir des coupes histologiques à 1, 3, 7, 14, 30, 60, 90, 120 et 180 jours. Les coupes histologiques sont réalisées dans le sens mésio-distal, au centre de l’alvéole.
À la suite d’une extraction dentaire, différents tissus vont occuper l’alvéole et être remplacés les uns par les autres successivement. Les trois premiers jours, le caillot sanguin occupe tout le volume. Il sera remplacé par une matrice conjonctive provisoire dès le 7ejour ; qui sera elle-même remplacée par de l’os minéralisé dès le 14e jour pour atteindre 88 % du volume de l’alvéole au 30e jour. Au 14e jour, il n’y a plus de ligament parodontal et cela a des conséquences sur la résorption du « bundle bone ». Au 60e jour, les proportions d’os minéralisé et de moelle osseuse s’inversent. Au 180e jour, 15 % du volume est constitué d’os minéralisé, tandis de 85 % est formé de moelle osseuse.
À la fin du processus, l’alvéole est fermée par un pont d’os dur constitué d’os lamellaire, formant la nouvelle corticale osseuse.
Araújo et Lindhe, 2005 : le but de cette étude est d’évaluer les modifications dimensionnelles survenant à la suite d’une extraction dentaire et d’analyser le processus de néo-formation osseuse et de remodelage osseux.
12 chiens ont été utilisés. Les racines distales des 3e et 4emolaires mandibulaires sont extraites chacune à une semaine d’intervalle. Ainsi, au moment du sacrifice des animaux, chaque chien présente une alvéole à 1, 2, 4 et 8 semaines de cicatrisation. Les coupes histologiques sont réalisées dans le sens vestibulo-palatin. En plus de l’analyse histologique descriptive, l’épaisseur des parois osseuses vestibulaires et linguales et la distance verticale entre les niveaux des deux parois sont mesurées. Aucune analyse statistique n’a été réalisée dans cette étude.
Du début à la fin de l’observation, la paroi osseuse vestibulaire est plus fine que la paroi linguale, peu importe le niveau corono-apical de l’analyse. Dès la première semaine, on retrouve des ostéoclastes sur la face externe des crêtes alvéolaires. Ces derniers vont causer une perte osseuse « verticale » correspondant à une différence de niveau entre la crête vestibulaire et la crête linguale de 1,9 ± 0,2 mm (la crête vestibulaire se trouvant en position plus apicale).
Cette étude montre que des modifications dimensionnelles importantes interviennent au niveau de l’alvéole à la suite d’une extraction.
Fickl et al, 2008 :le but de cette étude est d’évaluer les modifications du contour alvéolaire survenant après une extraction avec préservation alvéolaire.
Cinq chiens ont été utilisés dans cette étude. Les racines distales des 3e et 4e molaires mandibulaires ont été extraites et chaque chien a reçu les quatre traitements proposés dits de préservation alvéolaire (traitement 1 : BioOss Collagen ; traitement 2 : BioOss Collagen + greffon épithélio-conjonctif ; traitement 3 : rien ; traitement 4 : membrane collagénique en fond d’alvéole, BioOss Collagen, membrane collagénique en couverture). L’analyse est réalisée grâce un logiciel d’imagerie numérique, à partir des modèles scannés des sites expérimentaux, issus d’empreintes conventionnelles avant l’intervention, à 2 mois et à 4 mois après la chirurgie.
Le traitement 4 n’a pu être comparé à cause d’un trop grand nombre de sites infectés avec exposition de la membrane et présence de pus.
Tous les groupes présentent une altération du contour vestibulaire. Il n’y a pas de différence significative en termes de modification du contour entre 2 et 4 mois de cicatrisation.
Les différences en termes de modification du contour entre les deux groupes « test » (traitements 1 et 2) et le groupe « contrôle » (traitement 3) sont statistiquement significatives pour la face vestibulaire (p ≤ 0,001), à 2 et 4 mois.
Les deux techniques de préservation alvéolaire décrites dans cette étude semblent compenser les modifications du contour crestal en limitant la résorption vestibulaire, mais sans pouvoir l’éviter complètement.
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