Un rapport de l’OCDE sur l’état de santé des Européens, publié fin 2024, souligne les inégalités d’accès aux soins dentaires. Plus que la difficulté d’accès à ces soins, c’est l’étendue de la couverture du financement public qui explique l’essentiel des différences de recours aux services dentaires dans l’UE. Autrement dit, ce n’est pas parce que la densité de praticiens est élevée que le recours aux soins est optimal, et inversement.
Ainsi, selon les pays de l’Union, le nombre de chirurgiens-dentistes varie considérablement, allant de 0,5 à 1,3 dentiste pour 1 000 habitants, avec une moyenne de 0,8. Grèce : 1,3 ; Chypre, Portugal, Bulgarie et Roumanie : 1,2 ; loin devant Malte et l’Irlande (0,5).
Or, la Roumanie, par exemple, malgré un grand nombre de dentistes (1,2 pour 1 000 habitants), affiche l’un des plus bas taux de consultation par habitant (0,3 par an) en raison du coût élevé des soins, financés à plus de 90 % par les patients eux-mêmes.
Une situation qui, d’ailleurs, selon le rapport, pousse les cabinets dentaires à « s’appuyer de plus en plus sur le tourisme dentaire pour pallier leur manque d’activité » et « pousse certains praticiens à s’expatrier ».
À l’inverse, les Pays-Bas enregistrent le nombre le plus élevé de consultations annuelles par habitant (3,3), malgré une densité de praticiens assez faible (0,6 pour 1 000 habitants), grâce à des programmes de prévention bien établis, qui sensibilisent dès le plus jeune âge, et à des assurances complémentaires jouant un rôle clé dans la prise en charge des soins dentaires pour les adultes.
De la même manière, la France et l’Allemagne, où les dépenses dentaires sont financées par des fonds publics à hauteur de 65 %, affichent des taux de recours parmi les meilleurs en Europe (respectivement 1,7 et 1,5 consultation annuelle par habitant), avec pourtant des effectifs peu fournis (respectivement 0,7 et 0,9 praticien pour 1 000 habitants).
« Ces écarts soulignent l’importance des politiques publiques dans l’accès aux soins dentaires et leur impact sur la santé bucco-dentaire des populations européennes », explique le rapport
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