Au sujet du plafonnement du prix des prothèses, le candidat Macron n’avait rien promis. « Nous ne pouvons que nous féliciter de la revalorisation de certains soins conservateurs et de l’introduction du remboursement d’actes nouveaux, avait-il répondu à la CNSD en avril. Nous devrons renouer le dialogue avec l’ensemble des organisations représentatives pour mettre en œuvre notre projet, très ambitieux en matière de prévention et d’accessibilité aux soins prothétiques. » Renouer le dialogue…
« Dès la nomination du ministre de la Santé, nous solliciterons une entrevue afin de relancer les négociations conventionnelles et supprimer le règlement arbitral avant le 1er janvier 2018 », le prend au mot la FSDL dès le soir de l’élection, le 7 mai. La CNSD demandera également au nouveau ministre de la Santé « de revenir sur le funeste règlement arbitral et d’ouvrir de nouvelles négociations conventionnelles sur d’autres bases ». Le syndicat lui rappellera également que « le 100 % de prise en charge de la prothèse a un coût (2,4 milliards d’euros) qui ne devra pas être supporté par les chirurgiens-dentistes ».
C’est la mesure phare promise par En Marche ! en matière de santé : l’objectif d’une prise en charge à 100 % des lunettes, des prothèses dentaires et de l’audition, d’ici à 2022. « Nous réaliserons cet objectif sans augmenter le prix des mutuelles, précisait l’ancien candidat. Pour cela, nous favoriserons la concurrence, en instaurant notamment trois contrats types que devront proposer assureurs et mutuelles pour garantir la transparence et faciliter les comparaisons. »
De son côté, l’Union Dentaire « plus que jamais en ordre de marche pour contrer la mise en place de ce règlement arbitral », va « mettre les bouchées doubles ». Comme les deux autres syndicats, elle exhorte les praticiens à s’engager au sein des CCDELI, cellules de coordination et d’actions départementales asyndicales (www.ccdeli.fr), pour maintenir « une pression qui sera d’autant plus nécessaire après la mise en place du prochain gouvernement » et surtout dans l’optique des élections législatives du mois de juin.
Les points clés de la santé selon Macron
• Miser sur la prévention. « Il vaut mieux investir un euro aujourd’hui dans le préventif que cinq euros demain
dans le curatif ». Création d’un service sanitaire de trois mois pour 40 000 étudiants en santé dans les écoles et les entreprises (prévention et dépistage).
• 15 milliards d’euros d’économies sur cinq ans pour la Sécurité sociale grâce à « un rythme maîtrisé de progression des dépenses de santé ».
• Application d’un tiers-payant « généralisable, simple et efficace » après évaluation.
• Prise en charge à 100 % des lunettes, prothèses dentaires et d’audition, pour 2022.
• Ouverture du numerus clausus « injuste et inefficace ». Objectif : adapter les capacités de formation aux besoins de santé des territoires.
• Doubler le nombre de maison de santé au cours du quinquennat. Il y en a 800 aujourd’hui.
• Généralisation de la vente de médicaments à l’unité.
• Développement de la télémédecine.
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