« Si les niveaux de consommation observés en santé humaine en France demeurent 30 % au-dessus de la moyenne européenne, notre consommation globale d’antibiotiques amorce une lente diminution », souligne Santé publique France à l’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques le 18 novembre.
Au cours de ces dix dernières années, en santé humaine, la consommation s’est stabilisée et une légère tendance à la baisse se fait jour ces trois dernières années : la consommation est passée entre 2009 et 2019 de 25,2 à 23,3 doses définies journalières (DDJ) pour 1 000 personnes et par jour (soit -7,4 %). En 2019, le nombre de prescriptions d’antibiotiques chez les patients adultes âgés de 16 à 65 ans sans affection de longue durée (ALD) continue de diminuer : – 2,9 % de prescriptions pour 100 patients par rapport à 2018 et – 6,6 % par rapport à 2016.
Le nombre de prescriptions d’antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance (amoxicilline + acide clavulanique ; céphalosporines de 3e ou 4e génération ; fluoroquinolones) diminue de façon plus marquée : – 2,2 % de prescriptions pour 100 patients par rapport à 2018 et – 8,5 % par rapport à 2016. « Ces évolutions sont encourageantes et les efforts pour réduire les prescriptions d’antibiotiques inutiles ou inappropriées doivent être poursuivis », note le document « Antibiotiques et résistances bactériennes » publié le 18 novembre par les différentes agences de santé (HAS, Ansm, SPF, etc.)
Concernant la résistance aux antibiotiques en soins de ville, là aussi, les courbes s’infléchissent : parmi les prélèvements urinaires issus de patients vivant à leur domicile (réalisation d’antibiogrammes), la résistance aux céphalosporines de 3 génération (C3G) chez Escherichia Coli a diminué depuis 2016 (elle est de 3,4 % en 2019 contre 4,2 % en 2015). La résistance aux fluoroquinolones chez E.Coli est stable (10,4 % en 2012 et 11,4 % en 2019).
Autre bonne nouvelle, entre 2009 et 2019, l’exposition globale des animaux aux antibiotiques a diminué de 47,4 %. Cette baisse, qui est à elle seule de 10,9 % entre 2018 et 2019, concerne toutes les espèces animales.
« La maîtrise de l’antibiorésistance repose en premier lieu sur la prévention des infections, en particulier des infections virales respiratoires, soulignent les Agences en référence à la pandémie de Covid-19. Elles font en effet l’objet de nombreuses prescriptions d’antibiotiques, soit par difficulté de diagnostic différentiel avec des infections bactériennes respiratoires, soit par crainte de complications par surinfections bactériennes (pourtant rares), en particulier chez les jeunes enfants ou les personnes âgées. Ainsi, chaque infection virale évitée est une tentation de prescription d’antibiotiques de moins ».
Commentaires