« Le DPC tourne à la bouffonnerie », s’écrie la CNSD, « notre profession est la dernière roue du carrosse de la santé », déplore l’UJCD. Les deux syndicats dentaires dénoncent ces derniers jours l’inégalité de traitement des professions de santé dans l’attribution des budgets de formation par l’OGDPC (l’organisme de gestion du développement professionnel continu). Tandis que les médecins se voient attribuer 80 millions d’euros pour 2015, l’enveloppe budgétaire dévolue aux chirurgiens-dentistes est de 5 millions d’euros seulement. Certes, les médecins sont bien plus nombreux. Mais, toutes proportions gardées, « l’enveloppe budgétaire octroyée aux chirurgiens-dentistes permet de former moins d’un tiers de la profession avec un forfait individuel trois fois plus bas que celui d’un médecin », calcule la CNSD. « Au 25 juin, ou 1er août au plus tard, cette enveloppe sera entièrement consommée, selon l’UJCD. Chaque chirurgien-dentiste devra financer lui-même son DPC. »
Ce coup de rabot sur le budget du DPC intervient alors que le gouvernement veut assouplir la réglementation. Le projet de loi de santé prévoit que les professionnels de santé devront désormais justifier avoir rempli leur obligation de DPC tous les trois ans et non plus tous les ans.
Les pouvoirs publics ont porté le budget global du DPC à 166,7 millions d’euros pour les neuf professions de santé concernées par l’obligation. Si l’enveloppe des médecins a elle aussi légèrement baissé, celle des infirmiers va augmenter (32 millions d’euros), comme celles d’autres professions : orthophonistes, orthoptistes et pédicures podologues.
« La profession dentaire est-elle encore considérée, oui ou non, comme une profession de santé ? s’interroge la CNSD. Si oui, pourquoi, n’avons-nous pas un accès égal au DPC ? Face à ce simulacre d’organisation de formation continue, les chirurgiens-dentistes veulent structurer leur propre formation continue par la création d’une haute autorité sans subir l’ingérence et l’incompétence d’une organisation étatique inadaptée qui ne laisse à la profession aucun pouvoir de décision. »
DPC : l’inégalité de traitement des professions de santé énerve
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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