L’objectif principal de cette étude était de déterminer la sensibilité, la spécificité, la valeur prédictive positive et la valeur prédictive négative de l’imagerie panoramique dans le diagnostic de différentes maladies des sinus en utilisant le CBCT comme référence. L’objectif secondaire était de déterminer quelles maladies des sinus peuvent être détectées sur les images panoramiques et quelles lésions nécessitent une imagerie en coupe transversale pour établir le diagnostic. Le dernier objectif était d’examiner la fiabilité interobservateur entre deux radiologues expérimentés dans le diagnostic de pathologies du sinus en utilisant l’orthopantomogramme.
1322 sinus maxillaires ont été imagés (658 sinus droits, 664 sinus gauches, sur 714 patients) et ont été évalués indépendamment par deux spécialistes en radiologie. Les deux radiologues étaient expérimentés dans l’interprétation d’images panoramiques, ainsi que d’images tomographiques et CBCT cranio-maxillofaciales. Chaque sinus maxillaire a été examiné pour rechercher la présence d’un épaississement de la muqueuse, de polypes/kystes rétentionnels, de liquide dans le sinus, de sinusite odontogène, de mucocèles, de fistules oro-antrales ou de tumeurs. Chaque maladie était enregistrée comme « présente » si le radiologue pouvait diagnostiquer en toute confiance sur la base de l’image 2D, ou « absente » si un diagnostic ne pouvait pas être fait de manière fiable. Les CBCT ont été lus par un seul des radiologistes et ont servi de référence. Dans leurs résultats les plus intéressants, la sensibilité du panoramique pour la détection de toute pathologie du sinus maxillaire était médiocre comparé au CBCT (36,7 %), mais la spécificité était élevée (> 88,1 %). La valeur prédictive positive pour diagnostiquer correctement un épaississement de la muqueuse était de 79,9 %, mais la valeur prédictive négative n’était que de 51,9 %. À l’inverse, les résultats montrent que l’orthopantomogramme avait une valeur prédictive positive de 80,6 % et une valeur prédictive négative de 90,7 %, indiquant que l’on peut raisonnablement être sûr de la présence (ou de l’absence) d’une maladie des sinus causée par une pathologie dentaire sans passer par le scanner ou le CBCT. En ce qui concerne la concordance entre observateurs, elle était très élevée (> 0,912) pour toutes les maladies signalées, à l’exception de la présence d’un épaississement des muqueuses (0,677).
Commentaire
Il existe peu d’études publiées sur la fiabilité de l’orthopantomogramme dans le diagnostic de maladies du sinus maxillaire. La plupart de ces études n’ont été effectuées que sur un petit nombre de patients et les radiographies n’ont pas toujours été interprétées par un spécialiste en radiologie dentaire ou maxillo-faciale. Seules quatre études ont réellement comparé l’imagerie panoramique et la tomodensitométrie ou le CBCT. Toutes ces études ont montré que la tomodensitométrie ou le CBCT étaient plus précis que l’imagerie panoramique dans le diagnostic de maladies des sinus. Néanmoins, la sensibilité et la spécificité observées pour l’imagerie panoramique varient de façon marquée, et aucune de ces études ne comporte plus de 100 patients.
Cette étude a confirmé que de manière globale, l’efficacité de l’imagerie panoramique dans le diagnostic de maladies des sinus était faible, même entre les mains de radiologues expérimentés. Leur étude conclut aussi que l’imagerie 2D restait utile dans l’exclusion de sinusites d’origine dentaire et pour le diagnostic d’anomalies (autres que l’épaississement de la muqueuse du sinus) pouvant motiver des explorations complémentaires.
La tomodensitométrie et le CBCT demeurent donc la norme de référence pour le diagnostic des maladies des sinus.
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