Si, à l’origine, le concept du détartrage-surfaçage radiculaire (DSR) reposait sur une élimination totale du cément pour éliminer les bactéries et leurs endotoxines que l’on pensait fortement adhérentes, le concept a évolué vers un principe de décontamination visant à désintégrer mécaniquement le biofilm, en restant le plus respectueux possible vis-à-vis du cément qui est un élément indispensable à l’établissement d’une nouvelle attache (Karlwarf, 1988). Le DSR peut être réalisé à l’aide d’une instrumentation manuelle (curettes) ou mécanique (ultrasonique et sonique).
Dans le cadre de ce concept de décontamination, quelle est l’instrumentation la plus adaptée en termes de résultats cliniques, microbiologiques et vis-à-vis de la préservation des tissus dentaires ?
Résultats des études
En termes préservation du cément et des tissus dentaires (Kawashima 2001, Schmidlin 2001) : l’instrumentation manuelle est la plus agressive et peut même entraîner une exposition dentinaire. L’instrumentation sonique se montre plus agressive que l’ultrasonique. En termes d’efficacité dans l’élimination des dépôts tartriques (Kawashima, 2007) : il ne semble pas y avoir de différence entre les traitements ultrasoniques et manuels. Concernant les états de surface (Kawashima, 2001 ; Schmidlin, 2001) : les techniques manuelles et soniques produisent l’état de surface le plus lisse comparé aux traitements ultrasoniques. Les techniques ultrasoniques permettent d’obtenir une surface radiculaire nettoyée de toute boue dentinaire contrairement à l’utilisation des curettes.
En termes de résultats cliniques (Ioannou, 2009) : à 3 mois et 6 mois post-traitement, il n’y a pas de différences entre les divers traitements en ce qui concerne la réduction du saignement, la réduction des profondeurs de poches (même en isolant les dents pluri-radiculées), ou des récessions.
Au niveau microbiologique (Ioannou, 2009) : ultrasons et curettes permettent une réduction significative de Pg à 3 mois et 6 mois. Concernant Td et Tf, une recolonisation plus rapide semblerait se produire avec l’utilisation des techniques ultrasoniques, mais des études à plus long terme sont nécessaires.
Ce sont les techniques ultrasoniques qui répondent le mieux au concept de décontamination radiculaire et qui permettent d’obtenir des résultats cliniques comparables dans un temps de traitement plus réduit.
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