La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES) a publié le 15 septembre, comme chaque année, un bilan des « dépenses de santé » en 2014. Voici les principaux points à retenir.
Dépenses globales de soins, stabilisées. La consommation de soins et biens médicaux (CSBM), c’est-à-dire « la valeur des biens et services consommés concourant au traitement d’une perturbation provisoire de l’état de santé », est évaluée à 190,6 milliards d’euros (8,9 % du PIB), soit près de 2 900 e par habitant, en 2014 (+2,5 % par rapport à 2013)
Les soins de ville ralentissent. Ils s’élèvent à 50 milliards et représentent 25,7 % de la CSBM, en hausse de + 2,6 % (après 3,1 % en 2012 et +2,8 % 2013). Cette hausse est principalement due aux soins des auxiliaires médicaux et, en particulier, aux soins infirmiers et des masseurs-kinésithérapeutes (+5,4 % en 2014 à 13,8 milliards). Les soins de médecins généralistes de ville (délivrés en cabinets médicaux et en dispensaires) sont évalués à 8,7 milliards et augmentent de 1,5 %, après +0,6 % en 2013 et – 0,7 % en 2012. Cette croissance est tirée par les volumes (+1,3 %) en lien avec la montée en charge du forfait médecin traitant et avec l’extension, depuis le 1er juillet 2014, de la majoration personnes âgées (80 ans ou plus).
Les hôpitaux, toujours plus. Dans le secteur public, les dépenses de soins hospitaliers s’élèvent à 68,3 milliards en 2014. Elles progressent de 2,2 % en valeur après +2,9 % en 2013. Elles sont de 20,3 milliards pour le privé (+ 1,3 %).
Le médicament repart à la hausse. Après deux années marquées par des baisses historiques (-1,3 % en 2012 et -1,7 % en 2013), la consommation de médicaments en ville, qui s’élève à 33,9 milliards, augmente de 2,7 % en 2014.
Les transports sanitaires explosent. 4,4 milliards, soit + 5,1 % portés par une reprise des volumes et des prix (revalorisation des tarifs des taxis et des ambulances).
Le reste à charge des ménages reste stable. Il est évalué à 16,2 milliards pour l’année 2014, soit 8,5 % de la CSBM. Pour la troisième année consécutive, il baisse de 0,2 point, mais demeure élevé pour certaines dépenses comme l’optique, les soins dentaires ou les médicaments, souligne la DREES. La prise en charge des complémentaires atteint 13,5 % de la CSBM (- 0,2 %). La part de l’Assurance maladie dans le financement est également stable en 2014 (1 465,1 milliards soit 76,6 % de la dépense en 2014).
Les soins dentaires en 2014
Ils sont une nouvelle fois en baisse (- 0,1 %) avec 10,6 milliards d’euros. Dans le même temps, les volumes, qui progressaient modérément ces dernières années, ont eux aussi reculé de 1,2 % en 2014. « Après avoir fortement augmenté au début des années 2000, ce poste (le dentaire, Ndlr) progresse moins rapidement depuis 2005, note la DREES. Toutefois, sa dynamique réelle est difficile à appréhender : les actes hors nomenclature dentaire (par exemple l’orthodontie pour les assurés de plus de 16 ans, les implants dentaires) se développent et échappent à la statistique publique ». Les soins conservateurs et de prothèses remboursables constituent 57 % des actes (en 2013) soit 63 millions d’actes.
Les radiographies représentent 28 millions d’actes, suivies des consultations et visites (12 millions), des extractions et autres actes de chirurgie (7 millions) et, enfin, des soins d’orthodontie (2 millions). Entre 2006 et 2013, le nombre de radiographies a connu une croissance bien plus forte (+14 %) que les soins conservateurs (0 %). « En conséquence, la structure des soins dentaires s’est déformée au profit des actes de radiographie dont la part est passée de 22 % en 2006 à 24 % en 2013. À l’inverse, la part des soins conservateurs a baissé de 2 points (de 47 % en 2006 à 45 % en 2013) », détaille la DREES (voir graphique).
La part des dépassements (par rapport au tarif opposable) dans les honoraires dentaires s’est légèrement repliée après neuf années consécutives de hausse (52,8 %). « Le tarif des prothèses et des actes d’orthodontie est libre et leur base de remboursement, fixée par l’Assurance maladie, est souvent inférieure au coût réel », justifie la DREES.
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