La télé-expertise dentaire ça marche. En 4 ans d’expérimentation dans le département du Cher, 4 432 dépistages bucco-dentaires ont été réalisés par une infirmière formée au maniement d’une caméra endo-buccale sur des personnes à mobilité réduite dans 63 structures (EHPAD, maisons d’accueil, etc.).
Les clichés et vidéos analysés à distance, de façon asynchrone, par un chirurgien-dentiste via une plateforme sécurisée de télésanté ont conduit à une préconisation de soin dentaire dans un cabinet dentaire libéral, le service dentaire de l’hôpital de Bourges ou un centre de soins dans 85,7 % des cas. Les comptes rendus d’expertise ont été transmis aux structures concernées pour l’organisation du suivi post-dépistage.
Si la santé bucco-dentaire des résidents semble très dégradée, ce dépistage « à distance » est, lui, très efficace. « Salué pour ses résultats positifs, son caractère innovant et reproductible sur l’ensemble du territoire français, le Comité technique de l’innovation en santé (CTIS), (émanation du Ministère de la santé, ndlr) a émis, le 11 juillet dernier un avis favorable sur l’opportunité de généraliser l’expérimentation », se félicite le 18 septembre le Groupement Hospitalier de Territoire du Cher qui l’a piloté depuis 2019 dans le cadre de l’« article 51 ».
Cet article issu de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, promeut l’innovation en santé : amélioration de l’accès aux soins, nouvelles organisations, prévention, décloisonnement ville-hôpital et médico-social, perte d’autonomie, handicap… Adoubées, les expérimentations bénéficient alors de plus de souplesses administratives (simplifications de tarification, autorisations, etc.) et d’un soutien financier du fonds d’aide à l’innovation en santé. Dans le cas présent, 600 000 euros.
Suite à la fin de l’expérimentation, le Groupement hospitalier projette de créer un bus bucco-dentaire qui se déplacera dans tout le département au sein des structures déjà identifiées. Car le Cher est aussi confronté au manque de praticiens sur son territoire.
Parmi les 122 projets « article 15 » en cours, 16 % concernent la santé bucco-dentaire (régulation centres 15, télé-expertise, télésurveillance, prévention…). C’est le pourcentage le plus important devant le vieillissement, le surpoids et l’obésité.
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