À la rentrée 2022, le nouveau département d’odontologie de l’UFR Santé de l’Université Rouen Normandie (Seine-Maritime) accueillait pour la première fois 15 étudiants. Il fait partie des huit nouveaux sites universitaires de formation en odontologie dont la création a été décidée fin 2021 avec Caen, Amiens, Dijon, Besançon, Grenoble, Poitiers et Tours. Six mois plus tard, le bilan est encourageant : des étudiants motivés, un corps enseignant enthousiaste. « Jusque-là, les étudiants rouennais qui voulaient faire dentaire étaient contraints de partir étudier à Reims, Lille, ou Paris. Aujourd’hui, nous leur proposons de rester dans cette ville, avec l’espoir qu’ils s’installent ensuite dans la région, comme cela se passe couramment dans les UFR existantes », explique Anne-Charlotte Bas, maître de conférences, praticien hospitalier, qui a mis sur pied et dirige ce nouveau département.
Il y a urgence. La Normandie est la région française à la démographie professionnelle la plus faible avec une densité de 42 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants (contre une moyenne nationale de 68). La Seine-Maritime n’en compte que 50 et le département de l’Eure, limitrophe, seulement 39… « Dans cette première promotion, les étudiants sont tous originaires de Rouen et sa région proche. C’est bon signe, et surtout une marque de confiance importante pour nous, car ils essuient les plâtres, se satisfait notre consœur. Nous devons aussi plus largement travailler à l’attractivité de la région dans son ensemble avec les acteurs locaux, les collectivités et les ARS, pour que les jeunes confrères originaires de la région mais formés ailleurs reviennent s’installer ici. » La montée en charge du département sera rapide : 30 étudiants sont prévus en 2023, puis 40 en 2024 et 51 en 2025. Cinquante et un parce que c’est le maximum de places possibles compte tenu de la structure actuelle. Après, il faudra pousser les murs. La construction d’un nouveau bâtiment dédié à l’odontologie a été récemment annoncée par la direction de l’Université. Mais plus d’étudiants, cela veut aussi dire plus d’enseignants. « De ce point vu aussi ça n’a pas été simple de monter le projet en si peu de temps, concède Anne-Charlotte Bas. Certains enseignants viennent de Paris et des confrères libéraux prennent en charge des TP. Ça fonctionne, mais nous cherchons activement des collègues hospitalo-universitaires pour venir s’installer chez nous. » À bon entendeur.
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