Dans un message adressé à tous les professionnels de santé le 23 avril, la Direction générale de la santé (DGS) alerte sur la recrudescence de cas de dengue importés en France métropolitaine.
Entre le 1er janvier et le 14 avril 2024, 1 361 cas ont été notifiés versus 122 sur la même période en 2023. Plus de 80 % de ces cas revenaient de Martinique ou de Guadeloupe, et 6 % de Guyane, où des épidémies sont en cours depuis mi 2023.
« Nous attirons donc votre attention d’une part sur le diagnostic de dengue qui doit être évoqué devant tout syndrome fébrile et algique notamment associé à un antécédent de voyage en zone de circulation du virus et d’autre part sur le signalement rapide aux Agences régionales de santé de ces cas, afin de pouvoir mettre en œuvre rapidement les mesures de contrôle et de lutte », écrit la DGS.
La vigilance doit être renforcée, « notamment pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques » qui favorisera le brassage des populations, ajoute le ministère de la Santé dans un communiqué.
Suppression des eaux stagnantes
La dengue est transmise par le moustique tigre (Aedes albopictus). Or, désormais 78 départements de métropoles sont concernés par la présence de ce moustique arrivé sur notre territoire en 2004.
Le risque de voir apparaitre une circulation autochtone de ce virus mais aussi du chikungunya ou de Zika « est aujourd’hui accru compte tenu de l’accroissement significatif du nombre de cas importés en provenance des zones d’épidémie », souligne encore la DGS. Le risque est limité à la période d’activité du moustique tigre, de mai à novembre en France métropolitaine, « mais pourrait s’allonger à l’avenir à la faveur du changement climatique ».
Le traitement de la dengue est avant tout symptomatique (antalgiques, antipyrétiques) en évitant l’aspirine et les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS). La phase aiguë dure environ une semaine.
« Des formes sévères, rares, peuvent se développer entre le 4ème et le 6ème jour environ, précise la note. Les signes d’alerte en sont une fièvre supérieure à 39°C après le 5ème jour, des douleurs abdominales importantes avec ou sans diarrhée, des vomissements incoercibles, une agitation ou une somnolence, des œdèmes, des signes hémorragiques ».
La meilleure arme contre ces maladies vectorielles reste la prévention en luttant contre les gites larvaires : suppression des eaux stagnantes à l’intérieur et autour des locaux, comme les dessous de pots, les déchets, les gouttières, etc.
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