Le journal officiel du 20 mars 2021 publie un arrêté relatif à « l’expérimentation nationale de prévention en santé orale », dit « Expreso » (*), qui devrait débuter cette année.
L’objet de cette expérimentation est de permettre la prise en charge des pathologies à leur stade précoce via des groupes d’actes à « rémunération forfaitisée » adaptés pour le patient afin d’éviter le recours à des soins chirurgicaux invasifs. En France, près de 24 millions de restaurations (onlays, couronnes, bridges, implants) effectuées chaque année pourraient être évitées par une prise en charge précoce, estiment les promoteurs de cette expérimentation, Les CDF, L’UD, l’Assurance maladie (UNCAM) et les complémentaires santé (UNOCAM).
320 chirurgiens-dentistes exerçant en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire vont être recrutés et formés en ligne : descriptions des objectifs poursuivis, du cahier des charges, modifications des pratiques… Ces deux régions ont été choisies en raison de leurs taux de pénétration des dispositifs existants de prévention (EBD) plus importants qu’ailleurs.
Ces praticiens volontaires proposeront à leurs patients âgés de 18 à 24 ans de rentrer dans l’expérimentation prévue pour une durée 3 ans. Le patient qui accepte est convoqué pour un rendez-vous initial où sont réalisés un bilan carieux, parodontal et d’érosion. Ce qui permettra de définir un niveau de risque global (faible, élevé, extrême) et conditionnera son niveau de prise en charge. 15 000 patients participants sont attendus.
Trois forfaits de prise en charge ont été définis pour les trois niveaux de risque du patient. Ces forfaits comprennent une évaluation annuelle des lésions carieuses, parodontales et d’érosion et les soins associés si nécessaire. Soit, 120 € pour le risque faible, 200 € pour le risques élevé et 275 € pour le risque extrême.
« Nous allons enfin pouvoir amorcer le virage attendu par la profession depuis plus de 20 ans et basculer vers une approche préventive de la santé orale qui s’intègre dans l’équilibre économique du cabinet dentaire. C’est un véritable changement de paradigme », se félicite Marco Mazevet, directeur scientifique du projet, délégué général des CDF.
Le coût total de cette expérimentation est estimé à près de 6 millions d’euros pris en charge au titre de « l’article 51 ». Cet article, issu de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, promeut l’innovation en santé en autorisant des expérimentations visant à faire émerger des projets permettant l’amélioration du parcours des personnes ou l’efficience du système de santé. L’expérimentation dans ce cadre bénéficie de plus de souplesses administratives (simplifications de tarification, autorisations, etc.) et d’un soutien financier du fonds d’aide à l’innovation en santé.
(*) Retrouvez tous les détails ici 👉 joe_20210320_0068_0015
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