L’utilisation de la tomographie par faisceau conique (cone beam computed tomography, CBCT) s’est généralisée ces dix dernières années en odontologie et en chirurgie maxillo-faciale, entre autres pour l’analyse des volumes osseux disponibles avant la pose d’implants. La plupart des études ont montré la fiabilité des images issues du CBCT, notamment dans les mesures de hauteur d’os disponible. En revanche, d’autres études ont relevé une sous-estimation importante de cette hauteur, évaluée jusqu’à 6 mm (Leung 2010). Cela a été initialement attribué à la résolution spatiale du CBCT, inférieure à celle de la radiographie rétro-alvéolaire. De telles études peuvent interroger le clinicien dans la mesure où une imprécision de l’ordre du millimètre est importante voire rédhibitoire dans le cadre de la planification implantaire.
Outre une résolution insuffisante qui peut être reprochée au CBCT, il est licite d’incriminer un mauvais positionnement de la tête du patient lors de l’examen. C’est l’objectif de cette étude qui a évalué le volume osseux sur des images CBCT par des mesures verticales et horizontales selon différentes positions de la tête du patient lors de l’examen.
Des examens CBCT ont été réalisés sur 6 crânes secs présentant des édentations au niveau des régions incisives, prémolaires et molaires mandibulaires et maxillaires.
Pour reproduire les différents positionnements physiologiques de la tête du patient lors de l’examen, les crânes secs ont été fixés sur une plateforme montée sur un trépied avec une rotule indexée permettant une angulation calibrée du crâne dans les trois plans de l’espace. Un examen a été réalisé pour chacun des crânes dans sept positions. La position centrée, avec un plan d’occlusion dans le sens frontal et le plan de Frankfort parallèles au sol, est considérée comme la position de référence. Les autres positions sont la flexion vers l’avant à 20° par rapport à la position centrée, l’extension en arrière à 20°, la rotation latérale de 20° droite puis gauche du crâne et la flexion de 20° à droite puis à gauche.
Des différences mineures (inférieure à 1 mm) sont observées entre les mesures horizontales et verticales issues des examens réalisés en position centrée et celles issues des examens réalisés avec flexion, rotation ou flexion de la tête.
En revanche, l’étude montre une différence significative dans les mesures verticales lorsque le crâne est en extension arrière par rapport à celles réalisées en position de référence, et ce quel que soit le site anatomique (variabilité allant de – 2,02 à + 3,3 mm). Les déformations les plus importantes sont observées au niveau de la région molaire qui, parallèlement, est la zone la plus à risque du fait de la présence du nerf alvéolaire inférieur.
Ces observations sont confirmées par d’autres études utilisant des orientations de la tête de moindre amplitude.
Que faut-il retenir ?
Toute extension en arrière de la tête du patient lors de la réalisation du CBCT s’accompagne d’une déformation d’importance non prédictible. Ce risque de malposition de la tête est souvent lié au matériel, car la plupart des appareils de CBCT n’ont pas de système de positionnement actif. Ce risque peut être majoré en présence de malformations squelettiques ou de malocclusion.
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