Covid-19 : depuis la reprise, un praticien sur deux estime rencontrer des difficultés à exercer

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Information dentaire

Comment les chirurgiens-dentistes ont-ils vécu, professionnellement, le confinement ? C’est ce qu’a voulu savoir l’Union Dentaire en lançant une enquête dans la profession. Près de 3 000 praticiens y ont participé entre le 12 juin et le 6 juillet. Un panel proche de la démographie professionnelle **. Les résultats, publiés le 23 juillet, sont donc le reflet de la profession début juillet.

Durant le confinement et donc la fermeture des cabinets dentaires, 94,2 % des praticiens ont assuré une permanence téléphonique à leur cabinet, tandis que 25,4 % ont participé à la régulation téléphonique organisée par les conseils départementaux de l’Ordre. Sept confrères sur 10 (69,8 %) souhaiteraient d’ailleurs que la téléconsultation soit autorisée et valorisée pour la profession. Un sujet que les syndicats dentaires ont déjà mis sur la table des négociations avec l’assurance maladie mais qui reste pour le moment sans réponse. Près d’un chirurgien-dentiste sur deux a assuré au moins une garde tandis que 7,2 % ont participé à plus de cinq gardes. 10,1 % se sont impliqués dans d’autres actions sanitaires (EHPAD, réserve sanitaire, etc…).

Concernant les aides financières, 37,7 % des répondants ont obtenu des aides du Fonds de solidarité et 95,7 % ont profité de l’aide fournie par la caisse de retraite (CARCDSF) : 4 500 € en trois fois. 92,9 % ont bénéficié d’une indemnisation de l’assurance maladie. Un peu plus de la moitié des praticiens ont ainsi obtenu de la CNAM entre 5 000 et 10 000 €, 16,5 % entre 10 et 15 000 € et 3 % plus de 15 000 €. Rappelons que ces aides sont des avances et que l’acompte donnera lieu à régularisation une fois connues définitivement les pertes d’activité subies au cours de la crise. Enfin, 6 praticiens sur 10 ont sollicité un prêt garanti par l’Etat.

Protocoles, EPI et organisation
Les praticiens interrogés ont très majoritairement (78,6 %) repris le 11 mai, date de sortie du confinement. 41,2 % estiment avoir tout de même subi entre – 30 et – 50 % de baisse d’activité lors de cette reprise. « Le ressenti de cette baisse est plutôt uniforme sur toutes les régions, indique l’Union Dentaire. A l’exception de la Bretagne et de la Bourgogne qui sont plutôt autour de – 10 à – 20 % ». Les confrères n’ont pas rencontré de problèmes avec leurs salariés lors de la reprise (78,7 %). Mais 2,4 % ont tout de même été obligés de licencier ou de passer par une rupture conventionnelle et 2,3 % ont dû faire face à un refus d’un ou de plusieurs de leurs salariés de revenir travailler.

Depuis la reprise, un praticien sur deux (51,1 %) estime rencontrer des difficultés à exercer. En cause, les contraintes imposées par les protocoles et les EPI (39 %) suivi par les difficultés à gérer l’organisation des rendez-vous et les demandes des patients (agressivité, demandes nombreuses, pression,…  18 %) puis les conséquences d’un rythme accru du travail (fatigue, stress, burn-out, baisse de motivation,… 14 %) et les problématiques de rentabilité (baisse d’activité, moindre productivité, administratif,… 13 %).

Quant à l’avenir, ce ne sera pas la révolution : 85,2 % n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit à leur pratique même si 26,2 % disent vouloir réduire le rythme. Seuls 1,1 % envisagent de fermer leur cabinet et se reconvertir, 1,5 % souhaitent passer du statut de libéral à salarié et 6,3 % devraient prendre leur retraite.

 

** 2 754 chirurgiens-dentistes de France métropolitaine et d’Outre-Mer. 46,9 % de femmes, 97,80 % de libéraux (1,50 % de salariés et 0,80 % d’exercice mixte). Les répondants viennent principalement de l’Île-de-France (18 %), de l’Auvergne-Rhône-Alpes (14,1 %), des Hauts-de-France (10,5 %), de la Nouvelle Aquitaine 9,9 %), du Grand-Est (8,1%), Occitanie (7,9%) et de Bretagne (7,6%).

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