Consommer des aliments moins bien classés au Nutri-Score fait courir un sur-risque de mortalité

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Consommer des aliments moins bien classés par Nutri-Score, donc reflétant une qualité nutritionnelle moindre, fait courir un sur-risque de mortalité, démontrent les chercheurs de l’Université de Paris (Inserm/Inrae/Cnam/ Sorbonne Paris Nord) dans une étude publiée dans le « British medical journal » (BMJ) le 17 septembre.

Pour arriver à ce résultat, ils ont travaillé sur la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition). Au total, 501 594 participants de 10 pays européens ont été inclus dans les analyses (70,8 % de femmes et âge médian de 51,6 ans). Au moment du recrutement, des questionnaires alimentaires spécifiques au pays ont été utilisés pour évaluer leurs apports alimentaires habituels. Ces derniers ont été hiérarchisés à partir de l’échelle internationale FSAm-NPS (Food Standards Agency nutrient profiling system), reflétant le profil nutritionnel des aliments à partir de leur composition (pour 100 g) en énergie, sucres, acides gras saturés, sodium, protéines, fibres et fruits et légumes. C’est cette échelle qui sous-tend les couleurs Nutri-Score de A (vert foncé) qualité nutritionnelle élevée à E (orange foncé) qualité nutritionnelle moindre.

Après un suivi médian de 17,2 ans, 54 951 décès sont survenus dans la cohorte. L’étude montre que parmi eux, les personnes consommant des aliments affichant le score le plus élevé (E sur le Nutri-Score) ont un plus grand risque de mortalité toutes causes confondues (rapport de risque 1,07), dont 23 143 de cancer (1,08), 13 246 de maladies de l’appareil circulatoire (1,04), 2857 de maladies de l’appareil respiratoire (1,39), 1561 de maladies du système digestif (1,22).

« Ces résultats renforcent la pertinence de l’utilisation du Nutri-Score pour caractériser des choix alimentaires plus sains comme base des politiques nutritionnelles de santé publique en Europe, soulignent les auteurs. Ce qui est important compte tenu des débats en cours au sein de l’Union Européenne sur l’uniformisation des systèmes d’étiquetage des denrées alimentaires sur le devant des emballages de produits alimentaires ».

Officiellement adopté en France en 2017 et depuis par différents pays européens (Belgique, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Suisse, Luxembourg) l’application du logo Nutri-Score reste optionnelle du fait de la réglementation européenne sur l’étiquetage et ne repose que sur la volonté des industriels de l’agroalimentaire. A ce jour, déjà plus de 350 entreprises et marques se sont engagées à mettre en place le Nutri-Score sur leurs produits.

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