En 2023, les dépenses de médicaments remboursées par l’assurance maladie en ville et à l’hôpital s’élèvent à 25,5 milliards d’euros, soit 12 % de ses dépenses annuelles et plus de 29 % des seules dépenses de soins de ville, a-t-elle détaillé le 14 novembre. Après une période de stabilité entre 2017 et 2020, ces remboursements enregistrent depuis 2021 une dynamique plus forte : + 3,4 % en moyenne par an sur la période 2021-2023. Le taux de remboursement atteint 91 %, soit une progression de 3,5 points sur la période. « Cela s’explique notamment par la part croissante des assurés pris en charge à 100 % au titre d’une affection de longue durée », selon l’assurance maladie.
Au palmarès des molécules les plus prescrites, le paracétamol se taille la part du lion. Avec 308 millions de boîtes délivrées sur l’année 2023, le Doliprane conserve sa première place, très loin devant le Dafalgan (71,6 millions de boîtes), tandis que le Levothyrox, médicament de la thyroïde, complète le podium (31,6 millions de boîtes). Si ces médicaments sont les plus prescrits, ce ne sont pas ceux qui coûtent le plus cher à la Sécu. Le premier médicament remboursé est l’Eliquis, un anticoagulant oral prescrit en prévention notamment des AVC, de l’embolie pulmonaire ou de la thrombose veineuse. Il représente sur une année 755 millions remboursés pour 1,5 million de patients contre 265 millions pour le Doliprane et 36 millions de patients. Le Vyndaqel, indiqué dans l’amylose cardiaque (743 millions de remboursements) et l’Eylea, indiqué dans les pathologies de l’œil comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) (520 millions), complètent le trio de tête.
75 boîtes de médicaments par an à 65 ans
Globalement, les assurés bénéficient d’un remboursement moyen annuel de 410 € pour 41 boîtes de médicaments consommées. Sans surprise, si les remboursements moyens par assuré de moins de 18 ans sont de 131 € par an, ils sont trois fois plus élevés entre 44 et 64 ans (430 €), presque 6 fois plus élevés entre 64 et 79 ans (785 €), pour atteindre 1 075 € par an pour les patients de plus de 80 ans et leurs 109 boîtes consommées en moyenne. L’écart se creuse entre les hommes et les femmes avec l’âge. À partir de 65 ans, les dépenses s’accroissent plus fortement chez les hommes que chez les femmes, alors même que le nombre de boîtes de médicaments remboursées est équivalent. Ainsi, entre 65 et 79 ans, une femme consomme en moyenne 75 boîtes de médicaments par an, pour un remboursement de 647 €, tandis qu’un homme consomme autant de boîtes, pour un remboursement de 944 €. « Les coûts de traitement de médicaments davantage prescrits chez les hommes jouent un rôle majeur, décrypte l’assurance maladie. Les traitements du cancer de la prostate et certains médicaments dits « orphelins », comme Vyndaqel (l’amylose cardiaque étant plus fréquente chez les hommes), étant particulièrement onéreux. »
La part des médicaments génériques atteint 92,7 %, ce qui a permis d’économiser environ 1,2 milliard d’euros en 2023. Enfin, l’assurance maladie a annoncé, à l’occasion de cette présentation, le lancement d’une nouvelle campagne de sensibilisation visant à encourager les bonnes pratiques autour des médicaments et à faire prendre conscience que consultation ne rime pas toujours avec prescription de médicaments. Avec le slogan « Le bon traitement, c’est pas forcément un médicament », elle se déploiera tous azimuts tout au long du mois de novembre : télé, radio, internet, réseaux sociaux, affichages vidéo dans les lieux de santé, etc.
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