Collège National des Enseignants en Prothèses Odontologiques Adrien Naveau, UFR des Sciences Odontologiques Université de Bordeaux
Après une chirurgie d’exérèse de pathologie néoplasique orale, les pertes de substances acquises peuvent compromettre la mastication, la phonation et la déglutition. La réhabilitation prothétique dentaire est primordiale dans cette reconstruction maxillo-faciale globale. Sans tomber dans le catalogue, ces auteurs new-yorkais ont souhaité, dans cet article, faire part de considérations prothétiques actuelles sur leur expérience professionnelle.
Au maxillaire, l’obturateur palato-vélaire conventionnel reste d’actualité, car il permet de combiner la réhabilitation dentaire avec le cloisonnement des cavités orales et nasales. L’obturateur palatin est solidaire d’un châssis et trouve sa rétention sur les bords de la cavité ainsi que sur les dents restantes. La limite de cette technique est la sursollicitation des dents qui peuvent être compromises par le poids de l’obturateur. L’implantologie permet alors de compenser classiquement le manque de piliers dentaires pour augmenter la rétention et la stabilité prothétique.
Cependant, la révolution en prothèse maxillo-faciale est la planification chirurgico-implanto-prothétique selon le projet prothétique. L’objectif des reconstructions chirurgicales ne doit plus être la simple reconstruction osseuse, mais la réhabilitation dentaire fonctionnelle. Les lambeaux libres composites micro-anastomosés permettent de transférer des tissus mous et osseux d’un site distant (fibula par exemple) le jour même de la chirurgie d’exérèse. Grâce à la conception et au fraisage assistés par ordinateur (CFAO), le chirurgien maxillo-facial peut désormais planifier virtuellement la chirurgie et préparer des maquettes et guides personnalisés afin que la greffe osseuse corresponde à l’os réséqué. Il est possible de combiner cette intervention avec la pose extemporanée d’implants dentaires :
– en fonction du projet prothétique et de l’os disponible ;
– sans soulever de lambeau en cas de greffe orale de peau ;
– en évitant les éléments d’ostéosynthèse et vasculo-nerveux.
Cet article est une opinion d’experts, agrémentée de références bibliographiques et illustrée de cas cliniques. Il souligne que la réhabilitation prothétique peut désormais être l’objectif à atteindre pour améliorer la qualité de vie du patient. Les complications chirurgico-implantaires sont nombreuses lors de ces protocoles, et l’article passe sur les difficultés de mise en œuvre (urgence des interventions, état de santé général, coût, coordination des équipes, pronostic incertain…) qui rendent beaucoup de patients inéligibles à la réhabilitation immédiate.
Points clés
- – La planification chirurgico-implanto-prothétique est un outil médical d’avenir pour la prothèse maxillo-faciale.
- – La réhabilitation dentaire peut désormais être l’objectif d’une reconstruction chirurgicale.
- – Le projet prothétique est indispensable avant la chirurgie afin de planifier la pose implantaire.
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