A Toulouse, d’où les avions s’envolent…
Virginie Monnet-Corti a mené les assises en Présidente et hôtesse accomplie. Elle a su créer, (c’est rare !) une dynamique studieuse et joyeuse. Ce qui n’est pas antinomique. Elle était aidée, il faut le dire, par un ciel radieux et l’humeur rayonnante de ses membres, anciens et nouveaux, plongés dans les élans de la retrouvaille.
La barre des 400 participants a été franchie et, pour céder à la curiosité des nationalités diverses, outre les habituelles Européennes et Africaines : des Russes et des Malgaches !
Tout a commencé en fanfare puisque, dès le jeudi 8 juin au soir, lors du précongrès, Pierre Fabre Oral Care avait invité le spationaute Jean-François Clervoy à l’auditorium du Musée des Abattoirs. Personnalité hors du commun, il a passionné une salle comble par le récit de ses trois missions dans l’espace, illustrées de documents saisissants pour des odontologistes. Notamment, un commentaire a eu lieu sur les effets de l’apesanteur lors d’une séance de brossage dentaire qui devient pour la brosse, le dentifrice et la cavité buccale aussi complexe qu’une chasse au renard. Ne parlons pas des sorties de la station spatiale pour aller serrer un boulon dans le vide sidéral…
Le lendemain, au Palais des congrès Pierre Baudis a lieu l’ouverture officielle du congrès de la SFPIO pour les séances scientifiques. Programme élaboré. Ouvert avec bonheur par Giano Ricci, du Perio-Group de Florence Je l’ai connu il y a longtemps (il rentrait des États-Unis) et je le retrouve à Toulouse où il a montré des cas cliniques traités et maintenus avec des reculs luxuriants : 25/30 ans. Quelle élégance !
L’après-midi, Daniel Buser et Vivianne Chappuis, de la célèbre école de Berne (Suisse), ont exposé avec brio, leur expérience sur l’augmentation en volume des tissus durs et mous dans la reconstruction des procès alvéolaires antérieurs supportant des implants. La biologie sert en permanence de support à leurs propositions cliniques.
Le samedi, dernier jour, la matinée était consacrée au sujet à la mode du moment : la péri-implantite ! Jan Derks, de Göteborg (Suède), a montré des techniques d’études de prévalence de la maladie. Elles vont remettre de l’ordre dans la disparité des écarts de pourcentages d’atteintes rapportés récemment. La méthode s’appuie sur une analyse comparative entre les travaux parus et une grille retenue, préétablie pour être validée. Travaux en cours !
A sa suite, Jean-Pierre Albouy, brillant conférencier, praticien expert, authentique Occitan, arrivait de Montpellier. En présence de lésions péri-implantaires, il a fait part de ses techniques chirurgicales économes décrivant un jeu d’incisions des zones inflammatoires pour les éradiquer. Une belle synthèse, claire, appuyée sur une iconographie convaincante.
Pour parler de l’heureuse conjoncture ayant permis de réunir ces brillants conférenciers à Toulouse, je veux rendre hommage à la personnalité de la présidente scientifique : Isabella Rocchietta (vous attendiez Rome, eh bien non, c’est Londres), si étincelante. Elle a conquis le privilège d’établir un lien direct entre la puissante Académie Européenne d’Ostéointégration et la SFPIO, démontrant ainsi la réalité des structures qui existent aujourd’hui en matière de communications entre les Sociétés des différents pays pour unifier les enseignements et répandre les courants de recherches.
Durant ces trois jours, j’ai été étonné (peut-être le serez-vous aussi) de constater une forte présence de praticiens très jeunes : assistants, attachés, DU nombreux (puisque j’ai reconnu les miens, à peine vieillis), et peut-être aussi quelques étudiants, déjà congressistes. Soixante-dix-neuf communications orales et posters emmenés par Alain Borghetti étaient proposés. Dans toutes les salles fleurissaient questions et controverses soutenues par des conférenciers de haute volée. Bref, un beau succès dont je rends compte ici, sans aucun chauvinisme, reconnaissez-le !
Pour avoir réussi une belle performance au sein de ce « Pink Matter » de Toulouse, il faut féliciter, et je ne les oublierai pas, les traducteurs qui se sont acquittés de leur tâche avec vivacité et précision.
Saluons également les représentants de l’industrie, dynamiques, convaincants, pour l’aide et le soutien qu’ils savent apporter aux congrès. Leur présence était en adéquation avec la nombreuse fréquentation qu’ils ont « subie » avec abnégation, pendant les bruyantes pauses.
Je garde pour conclure ce billet mes remerciements qui vont à ma tendre « famille » : mes élèves, mes DU, mes amies et amis : Pierre Barthet, Sara Laurencin, Alexia, Loîc, Véronique, Eric, David, Yves, les Christophe et toutes celles et ceux que je ne peux nommer et qui se sont engagés dans l’aventure pour la gagner main dans la main avec l’équipe de la SFPIO Nationale.
Vive la parodontologie, vive l’Implantologie !
Pour rester dans le vent, je déclare qu’il y a eu conflit d’intérêts permanent, pendant ces trois jours de soleil. Pudiquement, je ne sais pas si l’on peut l’avouer, ce fut un conflit d’ordre affectif…
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