Les prochaines 39e journées internationales du Collège National d’Occlusodontologie seront l’occasion de faire le point sur quatre décennies qui ont vu des évolutions majeures dans la connaissance du fonctionnement de l’appareil manducateur.
Si vous avez toujours considéré ce domaine comme complexe, ce sera l’occasion de voir comment une définition précise des pathologies a rendu caduques les diverses notions de syndromes longtemps invoquées. Le diagnostic devenu plus précis, semblable à ce qui existe pour d’autres articulations, permet une approche orientée vers la réadaptation fonctionnelle et la réduction des symptômes en diminuant la charge de l’articulation, en prescrivant conseils et exercices, en limitant l’utilisation des anti-inflammatoires et de la chirurgie. L’omnipraticien peut ainsi prendre en charge, seul ou en relation avec un kinésithérapeute, la plupart des patients présentant des dysfonctionnements pas ou peu douloureux.
Si vous intégrez déjà la prise en charge des dysfonctionnements temporo-mandibulaires dans votre pratique, vous avez été confrontés à des patients présentant des douleurs rebelles et vous êtes perplexes devant les différentes théories en présence. Ce congrès sera l’occasion de constater les progrès accomplis ces dernières années. De nombreux spécialistes, chercheurs et cliniciens, se basant sur les travaux les plus récents et des études majeures comme OPPERA, montreront que les DTM douloureux sont des troubles musculo-squelettiques multidimensionnels avec des composantes biologiques, psychologiques, sociales et une base génétique et immunologique.
Si vous vous intéressez à la médecine du XXIe siècle, vous verrez que le fait de partager ces caractéristiques avec d’autres troubles comme la fibromyalgie, les lombalgies ou avec des affections inflammatoires comme le syndrome du côlon irritable, fait entrer la prise en charge des DTM dans la médecine de précision. Plusieurs conférences traiteront des différentes comorbidités rencontrées et montreront comment identifier des sous-populations de patients susceptibles de développer des formes plus graves de DTM ou de répondre différemment aux traitements, afin de mieux adapter ces derniers.
L’ensemble des connaissances abordées dans ce congrès devraient convaincre le chirurgien-dentiste qu’il peut contribuer, seul ou en équipe, à la réhabilitation fonctionnelle des patients présentant des DTM et que son rôle est capital dans le dépistage et l’orientation les patients douloureux chroniques vers des consultations plus spécialisées.
Philippe De Jaegher
Président du comité scientifique
du congrès CNO 2023
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