Aucun doute, les tarifs des complémentaires santé augmenteront en 2021. Mais de combien ? Si la Mutualité Française estime que ce sera de 2,6 %, l’association UFC-Que Choisir anticipe 4 %. Pourquoi une telle différence d’appréciation ? Parce que le baromètre n’est pas le même.
Pour obtenir son estimation, la Mutualité se fondent sur une enquête auprès de ses seuls adhérents donc hors assurances privées et instituts de prévoyance. 32 mutuelles y ont participé, couvrant 13,9 millions de personnes. Bilan : l’évolution moyenne des cotisations pour 2021 sera de + 2,6 % (plus faible en contrat individuel (+ 2,1 %) qu’en collectif facultatif (+ 3,6 %) et en collectif obligatoire (+ 3,3 %)). « Cette évolution s’inscrit dans l’augmentation moyenne annuelle des dépenses de santé des mutuelles observée sur les 10 dernières années, remarque la Mutualité le 21 janvier, ajoutant que « parmi les mutuelles participantes, 1 sur 5 n’augmente pas ses cotisations en 2021 ». La fédération prévoit pour 2021 des dépenses de santé « qui s’inscriront dans celles constatées les précédentes années, amplifiées par un rattrapage des soins ».
L’UFC-Que Choisir de son côté, a recueilli par le biais de ses adhérents des avis d’échéance de complémentaires santé pour 2021 (à contrat inchangé). L’analyse de 623 contrats individuels, provenant de 123 organismes complémentaires différents (mutuelles, assurances privées et instituts de prévoyance), « permet de mettre en évidence une inflation médiane des assurances santé de 4,3 % en 2021, soit trois fois plus que l’augmentation du pouvoir d’achat des Français espérée cette année », dénonce l’association le 21 janvier reconnaissant une « grande disparité des pratiques » entre organismes complémentaires.
« Parmi les 17 organismes pour lesquels nous avons reçu le plus de contrats, l’inflation médiane va de 0 % à… 8,5 %, s’étrangle-t-elle. Dans le détail, si Muta Santé, Pro BTP, la Mutuelle Générale et la MNH ont augmenté leurs tarifs de moins de 3 %, Adrea Mutuelle, Klesia, Swiss Life et Malakoff Humanis approchent ou dépassent les 7 % d’inflation médiane ».
Pour l’association de défense des consommateurs, ces hausses ne peuvent se justifier par l’environnement s’imposant aux complémentaires : déploiement final du 100 % santé, mise en place d’une « taxe covid » d’un milliard d’euros en 2021, pour compenser les 2,2 milliards d’euros économisés sur les remboursements en raison de l’épidémie de Covid-19. Les complémentaires les plus vertueuses, évoluent dans le même contexte.
« Tout laisse donc à penser que certains organismes ont délibérément choisi de répercuter sur les assurés la « taxe covid », alors même que son montant est inférieur aux économies réalisées ! », raille Que Choisir rappelant au passage que la résiliation à tout moment des contrats des complémentaires santé est possible depuis le 1er décembre 2020.
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