En 2020, la masse totale des cotisations en santé s’établit à 38,2 milliards d’euros en baisse de 0,3 % sur un an. « Il s’agit de la première baisse depuis au moins 8 ans, indique le rapport annuel de la Drees sur « La situation financière des organismes complémentaires santé (OCS) » publié le 4 février. Cette baisse est liée à la montée en charge de la réforme de la Complémentaire santé solidaire (CSS) qui réduit progressivement les cotisations perçues par les organismes complémentaires. » Il y a également un effet Covid non négligeable : la dégradation du marché du travail entraînant une baisse des cotisations.
Les contrats collectifs représentent 49 % des cotisations collectées en santé, après 48 % en 2019 confirmant une tendance de long terme. En 2011, avant la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise, les contrats collectifs rassemblaient seulement 41 % des cotisations collectées.
Coté prestations, les OCS ont versé 29,8 milliards d’euros aux assurés après 30,3 milliards en 2019. « Ce repli marqué s’explique directement par la baisse de la consommation de soins et biens médicaux, notamment lors du premier confinement », souligne la Drees.
Bénéfices en hausse de 1,7 %
Conséquences cette forte baisse, les OCS ont dans leur ensemble dégagé des excédents : au total 637 millions d’euros soit 1,7 % des cotisations collectées hors taxe contre 1,2 % en 2019. La rentabilité des mutuelles dépasse exceptionnellement celle des sociétés d’assurances (3,2 % pour les mutuelles, contre 1,8 % pour les sociétés d’assurances). L’activité des institutions de prévoyance reste en revanche déficitaire (- 3,1 % après -3,6 % en 2019). Ces écarts de rentabilité s’expliquent notamment par des répartitions différentes entre les contrats individuels et les contrats collectifs. « Les organismes qui exercent une activité d’assurance santé sont financièrement solides, conclut la Drees sur ce chapitre. Les fonds propres dont ils disposent, et qui sont supposés leur permettre d’honorer leurs engagements vis-à-vis des assurés en cas de pertes imprévues, couvrent en effet largement le minimum de capital requis (519 %) et le capital de solvabilité (229 %) ».
Un ratio cotisations/prestations de 78 %. Des charges de 20 %
Les OCS reversent aux assurés 78 % de leurs cotisations sous forme de prestations. Les contrats collectifs offrent un retour sur cotisations plus élevé (85 %) que les contrats individuels (71 %). Ce sont les institutions de prévoyance qui offrent le meilleur retour sur cotisations (87 %), devant les mutuelles (76 %) et les sociétés d’assurances (76 %). « Cette hiérarchie entre les trois familles d’organismes s’explique en partie par le poids que représentent les contrats collectifs dans leur activité », explique la Drees.
Les charges de gestion restent stables sur un an et représentent 20 % des cotisations collectées. Les institutions de prévoyance affichent les charges les plus faibles (16 %), devant les mutuelles (19 %) et les sociétés d’assurances (22 %). « Les mutuelles se caractérisent par des frais liés à la gestion courante des contrats et des systèmes d’informations plus élevés tandis que les sociétés d’assurances se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires », selon le rapport.
Forte augmentation du financement en dentaire
En 2020, malgré la crise sanitaire, la part des complémentaires dans le financement des soins dentaires s’élève à 43,3 % (51,6 % pour les prothèses dentaires), en augmentation de 3,2 points par rapport à 2019. Cette forte progression « s’expliquerait par la mise en place début 2020 des trois paniers en dentaire pour lequel les contrats responsables des organismes complémentaires couvrent une partie des soins prothétiques », estime la Drees. En 2020 les organismes complémentaires ont pris en charge 52 % des dépenses du panier « 100 % santé », 36 % des dépenses du panier à tarif modéré et 66 % du panier à tarif libre. En audiologie les OCS financent 23,2 % des dépenses et 69,6 % en optique.
Un marché de plus en plus concentré
En 2020, 428 organismes exercent une activité de complémentaire santé : 301 mutuelles, 102 sociétés d’assurances et 25 institutions de prévoyance. Soit 11 de moins en un an. Depuis 2001, le nombre de mutuelles a été divisé par cinq et celui des institutions de prévoyance par deux. En revanche, le nombre de sociétés d’assurances a peu baissé. Désormais, les vingt plus grands organismes concentrent, à eux seuls, plus de la moitié du marché en matière de cotisations collectées et les cent plus grands (environ d’un quart des organismes) en détiennent 91 %. Les vingt plus grands organismes représentent 13 points de parts de marché de plus qu’en 2011. « Le poids de l’activité de complémentaire santé diffère en fonction de la nature de l’organisme, souligne la Drees. La santé représente 83 % des cotisations des mutuelles et 48 % de celle des institutions de prévoyance, mais seulement 6 % de celle des sociétés d’assurances ».
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