En 2019, les prestations des organismes complémentaires santé (OCS) en soins dentaires sont en repli de 1,6 point par rapport à 2018. Ils n’en financent plus que 40,3 %, indique le rapport annuel sur la situation financière des complémentaires santé publié par la Drees le 4 décembre. C’est l’effet RAC 0. Les prothèses constituant la majorité des prestations des complémentaires en soins dentaires, leur plafonnement entraîne mécaniquement une baisse des montants remboursés. « Les effets du « 100 % santé » ne sont pas tous observés en 2019 et certains effets peuvent être transitoires étant donnée la montée en charge progressive de la réforme », indique toutefois le rapport. A l’inverse du dentaire, la réforme du « 100 % santé » stimule la participation des complémentaires au poste des prothèses auditives + 8,5 % en 2019 (après + 4,6 % en 2018). En optique, la réforme n’est effective que depuis 2020 et n’a donc pas eu d’effet sur les données de ce rapport. Les OCS financent 72,7 % de la dépense totale optique.
La hausse des prestations supérieures à celles des cotisations
Globalement, les prestations, versées par les OCS augmentent. Elles s’élèvent à 30,3 milliards d’euros en 2019 après 29,6 milliards d’euros en 2018. « L’augmentation des prestations est plus élevée que lors des quatre années précédentes (+2,4 % en 2019 après 2,1 % en 2018 et 1,1 % en 2017), indique le rapport. Cette hausse s’explique principalement par celle des prestations des contrats collectifs obligatoires (+ 682 millions d’euros) ». Mais qu’on se rassure, en rapport, les OCS ont collecté 38,3 milliards d’euros de cotisations hors taxe soit une hausse de 723 millions d’euros entre 2018 et 2019 (+ 1,9 %). Les cotisations collectées par les sociétés d’assurances se sont accrues de 5,8 %, (soit +711 millions d’euros, hors taxe) et celles des mutuelles de seulement 0,4 % (81 millions d’euros). Celles des institutions de prévoyance continuent de diminuer en 2019 : – 1% ( – 69 millions d’euros).
Ratio cotisations/prestations de 79 %. Charges de 20 %
Les OCS reversent aux assurés 79 % de leurs cotisations sous forme de prestations. Les contrats collectifs offrent un meilleur retour (87 %) que les contrats individuels (72 %). Ce sont les institutions de prévoyance qui offrent le meilleur retour sur cotisations (89 %), devant les mutuelles (79 %) et les sociétés d’assurances (75 %). « Cette hiérarchie entre les trois familles d’organismes s’explique en partie par le poids que représentent les contrats collectifs dans leur activité », explique la Drees.
Les charges de gestion représentent comme en 2018, 20 % des cotisations des organismes d’assurances. Les charges de gestion sont plus faibles en collectif (18 %) qu’en individuel (21 %). Les institutions de prévoyance affichent les charges les plus faibles (16 %), devant les mutuelles (19 %) et les sociétés d’assurances (22 %). « Les mutuelles se caractérisent par des frais liés à la gestion courante des contrats et des systèmes d’informations plus élevés tandis que les sociétés d’assurances se distinguent par des frais plus importants liés à la publicité, au marketing et à la rémunération des intermédiaires », indique le rapport.
Bénéfices en hausse 1,2 %
Les OCS ont dans leur ensemble dégagé des excédents sur leur activité santé : au total 462 millions d’euros, soit 1,2 % des cotisations collectées hors taxe en 2019. Ces excédents sont comparables à ceux des années précédentes (436 millions d’euros en 2018 et 482 millions d’euros en 2017). Les mutuelles et les sociétés d’assurances, réalisent un excédent représentants respectivement 2 et 3 % des cotisations. Les institutions de prévoyance creusent leur déficit à 231 millions d’euros en 2019 contre 158 millions d’euros en 2018. Une telle différence s’explique par l’écart entre la rentabilité des contrats collectifs et individuels augmente : « les contrats individuels ont dégagé 6,1 % d’excédent en pourcentage des cotisations collectées hors taxe tandis que les contrats collectifs ont enregistré 4,0 % de déficit », selon la Drees.
Hyper concentration du marché
En 2019, on dénombre 439 complémentaires santé : 310 mutuelles, 103 sociétés d’assurances et 26 institutions de prévoyance. Soit 16 organismes de moins qu’en 2018. Depuis 2001, le nombre de mutuelles a été divisé par cinq et celui des institutions de prévoyance par deux. En revanche, le nombre de sociétés d’assurances a peu baissé. Désormais, les vingt plus grands organismes concentrent, à eux seuls, plus de la moitié du marché en matière de cotisations collectées et les cent plus grands en détiennent 91 %. Les vingt plus grands organismes ont gagné 10 points de parts de marché depuis 2011. Au global, les mutuelles restent majoritaires et détiennent 50 % du marché, contre 33 % pour les sociétés d’assurances et 17 % pour les institutions de prévoyance. Depuis 2001, les sociétés d’assurances gagnent des parts de marché, notamment sur les mutuelles.
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