Commission scientifique et de la recherche
Le lichen plan buccal (LPB) est une pathologie chronique inflammatoire fréquemment rencontrée chez nos patients. Cet article propose une revue de la littérature internationale, entre janvier 1990 et décembre 2014. L’objectif est d’offrir une synthèse sur les différents traitements existant du lichen plan buccal.
Différentes bases de données ont été analysées : Cochrane Oral Health Group Trials Register, Cochrane Central Register of Controlled Trials (CENTRAL), Medline, Embase, Journal of Oral Surgery Oral Medicine Oral Pathology Oral Radiology, Oral Diseases, Journal of Oral Pathology and Medicine, The American Journal of the Medical Sciences, Journal of American Academy of Dermatology, International Journal of Oral & Maxillofacial Surgery, et British Journal of Dermatology. Seules les études contrôlées et randomisées ont été retenues. Sont inclus les cas de lichen validés histologiquement et pour lesquels aucune étiologie n’a pu être identifiée, de manière à éliminer la grande majorité des lésions lichénoïdes.
Différents paramètres sont relevés, comme la réduction de la douleur (évaluée par EVA, Echelle Visuelle Anatomique), l’état de santé global du patient, la manifestation clinique du lichen, la diminution de l’intensité et de la fréquence des poussées du LPB, la durée de la rémission après arrêt des traitements.
Un total de 220 articles a été identifié et 35 ont été retenus.
12 essais ont comparé « traitement versus placebo ». Dans 3 essais, il n’y avait pas de différence concernant l’intensité de la douleur des patients. Dans les 9 autres essais, le traitement a été plus efficace que le placebo dans le contrôle de la douleur. Différents anti-inflammatoires stéroïdiens (AINS) ont été comparés les uns aux autres. Il est difficile de conclure, car les galéniques sont elles aussi différentes. Pour certains auteurs, il n’existe pas de différence d’efficacité entre les différentes molécules testées (telles que la triamcinolone, la bétamethasone ou la dexamethasone). Les inhibiteurs de la calcineurine sont également étudiés. Le tacrolimus montre une supériorité par rapport aux corticoïdes topiques, en particuliers dans les formes érosives.
Cet article présente l’avantage de ne s’intéresser qu’aux essais randomisés et contrôlés. L’application locale de corticoïdes et celle d’inhibiteurs de la calcineurine sont les deux thérapeutiques les plus fréquentes dans le traitement du LPB symptomatique. Il est difficile de montrer la supériorité de l’un par rapport à l’autre. Compte tenu des effets secondaires bien connus de ces thérapeutiques, le choix des inhibiteurs de la calcineurine ne devrait relever que de la deuxième intention, uniquement en cas de LBP résistant aux corticoïdes.
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