Analyser de manière précise et fiable des dizaines de radios en une seconde chrono, prédire la position des dents non érigées pour anticiper des besoins en orthodontie, améliorer la relation-patient et l’observance des traitements grâce à l’exécution automatisée de tâches chronophages… Les applications d’Intelligence artificielle promettent de nombreux bouleversements dans le monde de la dentisterie. Pour le meilleur uniquement !
Révolutionner la santé au profit des patients et des soignants : telle est la promesse de l’Intelligence artificielle. D’ores et déjà, pour les utilisateurs de ses premières applications, et sans aucun doute de manière spectaculaire dans les années à venir, l’IA contribue à améliorer la précision des diagnostics médicaux, le traitement et la prévention de nombreuses maladies, et soulage les praticiens dans de nombreuses tâches chronophages. L’IA est à l’évidence l’un des éléments incontournables pour qu’émerge la médecine de demain, celle dite des 4P : personnalisée, préventive, prédictive et participative.
S’appuyant sur une demande croissante de thérapie personnalisée mais aussi d’un besoin de réduction des coûts, sur une augmentation en volume et en complexité des données de santé (sans oublier l’effet d’accélérateur de la crise liée au Covid-19), les recherches sur les applications liées à l’IA dans la santé se multiplient depuis cinq ans.
Sous l’impulsion de nations historiquement à la pointe de la recherche médicale et de quelques grandes compagnies privées (dont, notamment, Google, Microsoft et Facebook), Machine et Deep Learning au service de la santé se développent à vitesse grand V. Le marché mondial de l’IA dans le domaine de la santé, qui représentait 4,3 milliards d’euros en 2020, devrait croître de 50 % par an pour peser, en 2027, près de 45 milliards d’euros, selon une projection.
Quelles applications d’IA pour la dentisterie ?
Dans la médecine en général et dans la dentisterie en particulier, l’IA se développe particulièrement rapidement en Chine et aux États-Unis, mais certaines solutions sont déjà opérationnelles en France. Parmi elles, citons par exemple la réalisation d’empreintes dentaires grâce aux caméras numériques, qui se révèlent sensiblement plus précises que la prise d’empreintes traditionnelle.
L’IA se montre également particulièrement prometteuse dans l’orthodontie : des algorithmes génétiques en cours de développement permettront par exemple de bientôt prédire la taille des dents non érigées, et donc de fournir un diagnostic, un traitement et un suivi largement améliorés.
Soutenu par les capacités précises d’interprétation des données de cet outil en constante évolution, le praticien dentaire pourra davantage se consacrer aux échanges avec son patient, à la mise au point de son traitement et de son suivi. A la clé : une relation patient-dentiste significativement améliorée et une observance thérapeutique facilitée. Sans oublier, plus globalement, une optimisation de la gestion du temps, une réduction des coûts et des délais de soins, qui deviennent ainsi accessibles à un plus grand nombre.
Pourquoi la start-up française Allisone séduit-elle des milliers de dentistes ?
Parmi les applications qui ont d’ores et déjà été adoptées par plusieurs milliers de dentistes en France, citons le logiciel développé par allisone.ai, qui permet de lire et d’interpréter finement et rapidement les radios panoramiques. Là où l’œil humain a besoin de plusieurs minutes (et d’une grande expérience) pour analyser une série de clichés, l’IA développée par Allisone est capable de comparer et d’évaluer des millions d’images en une seconde. Selon une étude, ce type d’applications est en mesure de détecter jusqu’à 50 % de cas de caries dentaires supplémentaires que des dentistes expérimentés.
Si l’intervention du praticien reste absolument nécessaire, puisque lui seul peut, in fine, établir le diagnostic et déterminer le traitement, Allisone facilite la lecture des clichés et permet au dentiste de consacrer davantage de temps à des tâches typiquement humaines, telles que la compréhension des symptômes, l’écoute, l’empathie et la réassurance de ses patients.
Comment fonctionne Allisone ?
La force d’Allisone est d’être « un outil développé par des dentistes, en collaboration avec des dentistes et pour des dentistes », explique Lionel Elbaz, son fondateur, qui est également chirurgien-dentiste : « Au fil des années, je me suis aperçu qu’il y avait un souci, à la fois du côté des praticiens et, plus encore, du côté patient : on passe beaucoup de temps à expliquer à nos patients ce que montre une radio. Mais eux ne comprennent pas toujours ou, lorsqu’ils comprennent et qu’ils reviennent deux semaines plus tard, ils ont oublié. Ce qui est d’ailleurs logique : nous avons passé 6 ou 7 ans à étudier pour être à l’aise sur ce genre de radiographies, et on ne peut pas attendre d’un patient qu’il comprenne ce qu’on lui raconte en une dizaine de minutes. J’ai donc eu l’idée de créer cette application d’intelligence artificielle qui analyse la radio, pour permettre au patient de comprendre instantanément son besoin en santé. Et du coup, d’augmenter l’adhérence à son plan de traitement. Pour le praticien, Allisone permet d’obtenir, en un instant, une seconde opinion sur un cliché. »
L’IA dans tous les nouveaux cabinets d’ici 3 à 5 ans
Allisone est un logiciel qui fonctionne sur le principe du deep learning (ou apprentissage profond) : le logiciel apprend en continu grâce aux éléments qui sont ajoutés par les utilisateurs, et qui sont enregistrés et cryptés. Tout reste anonyme : Allisone a accès aux informations sur la radio mais en aucun cas aux données du patient.
Cette application, comme toutes celles qui se déploient depuis trois ans environ, suivent le courant de la digitalisation de la santé en générale, du médical et de la dentisterie. Pour Lionel Elbaz, il ne fait aucun doute que, d’ici trois à cinq ans, tous les nouveaux cabinets seront accompagnés d’outils d’intelligence artificielle.
L’IA pour une dentisterie augmentée
L’IA ne remplacera cependant jamais les dentistes, qui travaillent aujourd’hui très bien sans elle. Mais, elle ouvre la porte à une dentisterie (et plus généralement à une santé) augmentée. Avec l’IA, explique encore Lionel Elbaz, « on augmente les performances des chirurgiens dentistes, on ne les remplace pas. L’IA vient les accompagner dans leur pratique ». On peut ainsi comparer l’IA à la loupe : si l’on travaillait bien sans, on a du mal à s’en passer dès lors que l’on a constaté les bénéfices à travailler avec son soutien !
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