En 2018, année choisie par la Drees pour répondre à cette question, alors que les dépenses de santé s’élèvent à 2 750 euros en moyenne par patient elles varient de 2 290 euros en Loire-Atlantique à 3 550 euros en Haute-Corse.
Plus globalement, toujours la même année, les dépenses moyennes les plus élevées se situent dans les départements ruraux du centre et du nord-est ainsi qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Martinique et en Guadeloupe, alors que les plus faibles se trouvent dans le quart nord-ouest de la France métropolitaine, en Rhône-Alpes, et en Île-de-France.
« Ces différences s’expliquent d’abord par les structures démographiques de chaque département, la demande de soins étant fortement corrélée à l’âge (l’avancée en âge augmente le recours aux soins, ndlr) et notablement au sexe (recours plus important chez les femmes entre 20 et 50 ans, ndlr), analyse le service statistiques du ministère de la Santé dans une note publiée le 5 mai. Une fois corrigées de ces facteurs démographiques, les dépenses des départements ruraux du centre de la France métropolitaine se rapprochent de la moyenne nationale »..
Les écarts de dépenses qui demeurent après cette correction reflètent principalement des disparités de revenus entre les départements. Les dépenses de santé sont en effet plus élevées dans ceux où le taux de pauvreté est le plus important.
« Les patients les plus précaires sont susceptibles d’avoir davantage besoin de soins, même s’ils sont également les plus concernés par le renoncement aux soins », décrypte la Drees. A l’inverse, les dépenses tendent à être plus importantes dans les départements où le niveau de vie des plus aisés est le plus élevé : le renoncement aux soins diminue tandis que l’on constate une « propension à payer pour de meilleurs délais ou un choix plus sélectif de professionnels, via des dépassements d’honoraires. »
L’accessibilité de l’offre de soins contribue également « significativement » aux écarts de dépenses. « Ainsi, dans certains départements du pourtour méditerranéen, le niveau élevé de dépenses est lié à une densité médicale importante, tandis que le niveau de dépenses est plus faible dans l’ouest de la France, où la densité médicale est plus limitée ».
Enfin, les modulations géographiques des tarifs réglementaires des séjours hospitaliers dans certains départements (DOM, Ile-de-France et Corse) peuvent aussi contribuer aux disparités de dépenses. « Dans les DOM en particulier, elles pourraient à elles seules, par leur ordre de grandeur, expliquer le surcroît de dépenses de santé observé », selon la Drees.
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