À l’heure où vous lirez ces lignes, la grèvedes cabinets lancée par la CNSD pour le 3 février aura déjà eu lieu. Avec succès ? À voir. Le syndicat a officiellement demandé aux chirurgiens-dentistes de fermer leur cabinet lors d’une conférence de presse le 23 janvier. Pas simple d’organiser une journée blanche en si peu de temps compte tenu des plannings surchargés. En revanche, la grève des télétransmissions est toujours en vigueur jusqu’au 8 février.
Deux actions choc pour protester contre le blocage, depuis vingt-cinq ans, des tarifs de remboursement des soins dentaires. Sur ce thème, le syndicat avait déjà proposé une affiche à placarder dans la salle d’attente (lire ci-contre) et des pétitions pour les praticiens et les patients (à télécharger sur CNSD.fr) qui seront remises aux pouvoirs publics le 27 février.
« Sans une réforme structurelle et structurante de notre activité, le système va s’effondrer, prévient Catherine Mojaïsky la présidente de la CNSD. Certains choix thérapeutiques sont désormais guidés par des considérations financières. Il arrive, par exemple, que des confrères renoncent à une extraction sur un enfant, rémunérée, seulement 16,77€, tandis que d’autres organisent leur activité uniquement autour d’actes non remboursables. Nos honoraires sur les soins sont aujourd’hui les plus bas d’Europe, totalement déconnectés de nos charges qui représentent 65 % de nos recettes. »
Selon le syndicat, la profession a donc besoin d’une revalorisation massive des remboursements de soins. La CNSD envisage leur doublement, c’est-à-dire au bas mot deux milliards d’euros. « Cela nous permettra de rééquilibrer l’économie de nos cabinets et de baisser nos tarifs sur la prothèse, assure Catherine Mojaïsky. Le reste à charge des patients, si décrié dans la presse, est avant tout la conséquence du blocage des tarifs de soins. » Mais comment obtenir une telle revalorisation lorsque les caisses de l’assurance maladie sont vides ? Hausse du ticket modérateur, autorisations des dépassements d’honoraires, participation majorée des complémentaires… la CNSD n’a pas tranché, mais veut ouvrir le débat avec les pouvoirs publics.
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