Le passage de l’état sain à l’état pathologique, carie ou maladie parodontale, dépend de plusieurs paramètres liés à l’hôte (risque carieux, flux salivaire, capacité tampon de la salive), de l’alimentation et du biofilm. De nombreuses études ont montré la forte implication du saccharose dans le développement d’un biofilm cariogène. Ainsi, le saccharose permet l’accroissement de la proportion d’espèces pathogènes (S. mutans et Lactobacillus) en modifiant l’équilibre du biofilm, réduisant le pH, et donc devenant un carbohydrate fermentescible, et sert aussi de substrat pour la synthèse du glucane par glycotransférase de S. mutans. Il est intéressant de déterminer si le biofilm est dépendant du matériau de restauration employé.
Cinq disques de différents matériaux (céramique, composite, verre-ionomère classique et modifié par adjonction de résine et amalgame) ont été placés dans un support palatin, dans un milieu rendu cariogène par absorption d’une solution de saccharose à 20 % 10 fois par jour. À 7 jours, le biofilm a été analysé par microscope à balayage laser confocal : analyse descriptive de la viabilité cellulaire et de l’architecture, et analyse quantitative par un logiciel COMSTAT de la surface, du volume, de l’épaisseur moyenne et maximale et de la rugosité.
Les résultats ne montrent pas de différence quantitative entre les matériaux, mais, qualitativement, les ciments verre-ionomère et l’amalgame ont montré un nombre plus élevé de cellules non viables et de vides.
En conclusion, le biofilm observé sur les différents matériaux testés ne différait pas quantitativement, mais, qualitativement, on observait plus de cellules non viables et de vides sur les ciments verre-ionomère et l’amalgame que sur le composite et la céramique.
Biofilm et matériau de restauration
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