En Belgique, les lapins représentent une perte de temps et de revenus qui varie, selon les professions, entre 100 et 250 euros par semaine !
Dans une précédente enquête, menée il y a deux ans par le même SNI, les patients n’étaient que 5 % à poser des lapins. Face donc à la recrudescence des rendez-vous non honorés, les praticiens réagissent comme ils peuvent.
Certains envoient des e-mails de rappel à l’avance quand d’autres préviennent leurs patients en posant des affichettes sur les murs de leur salle d’attente mentionnant qu’il faut annuler le rendez-vous suffisamment à l’avance sous peine d’une indemnité. Mais 40 % ne font rien, principalement parce qu’ils craignent de perdre des patients ou parce qu’ils pensent que les patients ne la paieraient pas de toute façon. Le SNI estime que la Belgique doit mettre en place une réglementation pour garantir un meilleur respect des rendez-vous. Il propose que tout patient qui annule son rendez-vous au plus tard 24 heures avant ce dernier ne soit pas tenu de payer une indemnisation.
Mais, « celui qui ne fait pas l’effort de l’annuler ou le fait à la dernière minute devra payer un dédommagement. Toutefois, il serait logique que le montant de cette indemnisation soit fixé par la loi, afin que les professionnels de la santé puissent s’y référer en toute transparence vis-à-vis de leurs patients sans s’engager dans des discussions ».
En France, les médecins pétitionnent contre les lapins
« Au regard de la progression du nombre des rendez-vous non honorés, il est urgent de mettre un terme à ce qui apparaît comme une dérive consumériste du soin qui impacte chaque jour l’organisation du soin et l’activité des médecins de ville et retentit sur celle des urgences hospitalières », lance l’Union Française pour une Médecine Libre dans sa pétition mise en ligne le 13 septembre sur change.org. Selon le syndicat de médecins, 28 millions de consultations sont non honorées chaque année. Il demande donc « que leur facturation puisse être autorisée par une modification du Code de la santé publique ».
Rappelons que les chirurgiens-dentistes n’ont pas le droit, eux aussi, de facturer les lapins. En effet, rappelle l’Ordre des chirurgiens-dentistes, le nouvel article L. 1111- 3-4 du Code de la santé publique dispose que les professionnels de santé conventionnés « ne peuvent facturer que les frais correspondant à la prestation de soins assurée et ne peuvent exiger le paiement d’une prestation qui ne correspond pas directement à une prestation de soins ».
De même, « aucune facturation ne peut être réclamée par un praticien à un patient pour des frais d’archivage, des frais de dossier ou des frais de mise à jour de dossier. Il peut en revanche se faire rembourser les frais inhérents aux demandes de copie de dossier ».
Un sondage Odoxa publié mi-avril 2019 montrait que 90 à 97 % des médecins sont confrontés à ces rendez-vous fantômes, 1 Français sur 6 (15 %) et 1 jeune sur 3 (31 %) reconnaissant avoir déjà « posé un lapin » à son médecin. Cette défection ne s’explique même pas par une raison « valable » (impondérable majeur de dernière minute), mais tout simplement parce que les patients avaient « oublié » leur rendez-vous ! (48 %).
Commentaires