850 € pour un implant dentaire, 660 € pour une couronne, 1 990 € pour un bridge 3 dents… » La Mutualité chrétienne, la plus importante mutuelle de Belgique, dénonce le 5 juin les prix des prothèses fixes qui « s’envolent sans savoir exactement ce qui le justifie » et réclame de « la transparence et une régulation ». En Belgique, il n’existe aucun remboursement de l’assurance santé obligatoire pour ces prothèses. Les dentistes fixent librement leurs honoraires et facturent les prothèses au prix qu’ils le souhaitent, qu’ils soient conventionnés ou non.
La mutuelle a comparé les 3 843 factures de prothèses dentaires fixes qu’elle a remboursées en 2018 à celles de 2016 et 2017. « Les principaux résultats laissent apparaître des prix moyens qui s’affichent à deux, voire trois zéros pour une seule dent, ainsi que de grands écarts de prix pour un même type de prothèse », constate-t-elle. Le prix d’une couronne sur un implant peut ainsi varier du simple au triple : de 1 000 à 3 200 €.
Et si les prix moyens sont restés stables entre 2016 et 2018 pour les implants, les couronnes et les bridges, le prix des inlay/onlay ont augmenté de 16,50 % en deux ans. « Certes, le choix des matériaux utilisés peut parfois expliquer des différences de prix pour un même type de prothèse ou d’implant, concède la mutuelle. Mais on ne connaît pas le coût réel du matériel dentaire, ni d’ailleurs le coût de la main d’œuvre du prothésiste dentaire qui fabrique sur mesure les couronnes ou les inlay/onlay ». Pour faire baisser le coût des prothèses fixes, la Mutualité chrétienne a une idée : que le dentiste précise sur sa facture le prix des prestations qu’il a lui-même accomplies, mais aussi celui du matériel facturé par les fournisseurs et laboratoires. Mieux, pour que les prothèses soient « accessibles à tous », il faudrait les faire prendre en charge par l’assurance santé obligatoire tout en plafonnant les prix du matériel et en fixant « des honoraires maximums ».
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