C’est dans le cadre enchanteur du Pavillon des Étangs, à deux pas de la porte Maillot, à Paris, par une belle journée d’été, que cette 100e édition a eu lieu, occasion aussi de célébrer ce parcours en rassemblant les acteurs historiques de l’aventure aussi bien que de nombreux jeunes praticiens avides de savoir. Sans oublier les partenaires industriels, fidèles de la première heure pour la plupart, qui disposaient d’une vaste véranda où exposer leurs dernières nouveautés, bien sûr, mais aussi humer l’air du temps et de l’état de la science auprès des nombreux bénévoles de l’ADDA, praticiens émérites et chercheurs confirmés, venus spécialement encadrer les nombreux participants.
Car si l’accueil est convivial et l’ambiance détendue, il n’en reste pas moins que les participants sont venus, pour certains, en découdre avec quelques-uns des meilleurs représentants de la dentisterie adhésive française ! Le protocole de l’essai, inchangé depuis l’origine, fait appel au même composite de référence, le composite 3MTM Z100TM MP, et bénéficie de l’assistance logistique de Henry Schein et de son réseau d’agences réparties à travers la France. À raison de 6 à 8 batailles organisées par an, le concept continue d’attirer de jeunes praticiens comme de moins jeunes, venus recevoir une piqûre de rappel, faire une mise à jour de leurs connaissances pratiques dans un domaine en perpétuelle évolution.
Dix systèmes adhésifs testés successivement
Après une brève présentation par Frédéric Raux qui préside la section Ile-de-France, les essais débutent rapidement. Les échantillons s’accumulent devant les deux machines de cisaillement : les résultats sont affichés en temps réel et collectés dans la foulée, venant enrichir la base de données globale. Pour la première fois, les représentants des partenaires ont été invités à entrer dans la bataille : une initiative appréciée, une occasion rare de mettre en pratique les informations techniques reçues toujours trop rapidement lors des séminaires commerciaux !
Les collages se succèdent, chaque participant testant successivement dix systèmes adhésifs, en plus de celui qu’il utilise quotidiennement, censé servir de référence. Pour varier les plaisirs, de courts sujets apportent un éclairage plus appuyé sur les points clés des procédures de collage comme sur les lampes à photopolymériser, équipement stratégique en dentisterie adhésive.
Moment impatiemment attendu, la délivrance des résultats obtenus pendant la séance est précédée de la présentation des résultats globaux, agrégés depuis la première bataille. Une synthèse instructive, puisque c’est un panorama de près de vingt années d’innovation dans ce segment. Où l’on constate notamment que la performance obtenue par tel ou tel système n’est pas forcément en rapport avec la proximité de la date de mise sur le marché. Ou que le fameux facteur opérateur peut voir son influence diminuer significativement avec un simple rappel des fondamentaux de l’adhésion, un paramètre abondamment documenté. Plus surprenante, l’influence du rythme circadien se manifeste également par une amélioration progressive des valeurs au cours de la journée, puis d’une diminution notable au fur et à mesure que la lassitude s’installe ! De quoi réfléchir sérieusement à l’organisation de sa journée de cabinet en essayant de synchroniser les séances plus exigeantes avec les moments de plus grande forme…
Excellents résultats pour les nouveaux adhésifs universels
Globalement, les différentes familles de systèmes adhésifs se rapprochent en termes de valeurs d’adhésion : le dernier représentant des M&R3 descend lentement mais inexorablement vers la droite du tableau où les produits sont classés par ordre de performance décroissante. Les nouveaux adhésifs universels donnent d’excellents résultats, avec ou sans mordançage, témoignant de l’intérêt de l’ajout de monomères fonctionnels qui ont permis aux auto-mordançants de gagner leurs lettres de noblesse.
Un résultat frappant, rassurant aussi, les valeurs d’adhésion ont crû progressivement, avec une accélération nette aux alentours des années 2010, période à laquelle les fabricants ont commencé à incorporer ces fameux monomères fonctionnels. Période aussi où les praticiens arrivant sur le « marché » ont été formés à l’utilisation de ces produits, directement au cours de leur cursus. Une tendance générale qui accepte bien évidemment des exceptions puisque le grand « vainqueur » de la séance ne fut autre que Stéphane Cazier, ancien président de l’ADDA, entre autres !
Chargé de clore le programme, Frédéric Raux a profité de l’occasion pour décerner un prix spécial à Bernard Lapostolle, pour son rôle fondateur et son indéfectible soutien. Alain Perceval, le fondateur du CIDAE, a lui aussi été salué pour son implication dans ce vaste domaine de la dentisterie adhésive.
Prochaine bataille ? Sauf changement de dernière minute, elle se déroulera à Perpignan le 11 octobre… En attendant une probable exportation du concept qui séduit tellement les partenaires industriels de l’ADDA que certains envisagent de dupliquer ce modèle outre-Atlantique !
Frédéric Bohin
Plus d’infos sur les formations de l’ADDA Ile-de-France :
www.adda-idf.free.fr
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