« Article 51 » : le bucco-dentaire, fer de lance de l’expérimentation en santé

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Information dentaire

Plus de mille projets déposés depuis 2018, 122 projets autorisés en cours de déploiement, plus d’un million de personnes ou de patients concernés, plus de 500 millions d’euros engagés. Les expérimentations en santé pris en charge au titre de « l’article 51 » sont un succès.

« L’article 51 », issu de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, promeut l’innovation en santé : amélioration de l’accès aux soins, nouvelles organisations, prévention, décloisonnement ville-hôpital et médico-social, perte d’autonomie, handicap… Les expérimentations autorisées dans ce cadre bénéficient de plus de souplesses administratives (simplifications de tarification, autorisations, etc.) et d’un soutien financier du fonds d’aide à l’innovation en santé.

Parmi les 122 projets, 16 % concernent la santé bucco-dentaire, selon un rapport remis au Parlement le 10 novembre. C’est le pourcentage le plus important devant le vieillissement, le surpoids et l’obésité. « L’Atlas du 51 », qui recense les expérimentations par région, montre ainsi que l’intégration des chirurgiens-dentistes à la régulation du SAMU centres 15 est actuellement testée dans 28 départements de neuf régions. Le coût de ces expérimentations varie de 100 et 450 K€ par région, en fonction notamment du nombre de départements concernés.

Télésurveillance et intelligence artificielle
On trouve également des services de soins bucco-dentaires mobiles (camion et télédiagnostic) à destination des résidents d’EHPAD dans le Puy-de-Dôme (430 K€) et en Bretagne (680 K€), de la télé-expertise dans les EHPAD du Cher (600 K€) ou le développement de services de télésurveillance couplés à l‘intelligence artificielle (avec formation des aidants) pour la prévention bucco-dentaires des résidents d’EHPAD en Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Pays-de-la-Loire. Cette expérimentation nationale est menée par l’UFSBD et Dental Monitoring dans 48 EHPAD (1,2 millions d’euros).

Enfin, « l’expérimentation nationale de prévention en santé orale », dit « Expreso » qui vient de débuter en Bretagne et Pays-de-la-Loire va tester la prise en charge des pathologies à leur stade précoce via des groupes d’actes à « rémunération forfaitisée » adaptés pour le patient afin d’éviter le recours à des soins chirurgicaux invasifs. Trois forfaits de prise en charge ont été définis. Ces forfaits comprennent une évaluation annuelle des lésions carieuses, parodontales et d’érosion et les soins associés si nécessaire. Soit, 120 € pour le risque faible, 200 € pour le risques élevé et 275 € pour le risque extrême. Portée par Les CDF, cette expérimentation va concerner environ 15 000 jeunes adultes (18-21 ans).

« Après trois ans et demi de montée en charge, tout l’enjeu de l’année 2023 va consister à passer le cap des premières généralisations sur le territoire national des premières expérimentations arrivant à leur terme et bénéficiant d’une évaluation favorable », souligne l’assurance maladie. Certaines expérimentations vont devoir s’arrêter, d’autres vont devoir évoluer, voire fusionner avec d’autres sur les mêmes objectifs.

 

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