Apprenons à travailler ensemble ! Interne DES ODF

  • Publié le . Paru dans L'Orthodontiste n°2 - 15 avril 2016
Information dentaire
Le samedi 5 décembre 2015, trois sociétés scientifiques se sont associées pour une journée de conférences autour du thème « Apprenons à travailler ensemble ! ». La SFOL (Société Française d’Orthodontie Linguale), en partenariat avec la SFDE (Société Française de Dentisterie Esthétique) et la SFPIO (Société Française de Parodontologie et d’Implantologie Orale) se sont retrouvées dans les Salons de l’hôtel George V à Paris pour une journée pluridisciplinaire conjuguant orthodontie linguale, dentisterie esthétique et parodontologie.

Adrien Marinetti, Président de la SFOL a animé cette journée d’une main de maître. En quelques mots, voici le déroulement de cette journée d’échanges entre trois disciplines distinctes et complémentaires.

Didier Fillion, orthodontiste lingualiste, fondateur de la SFOL en 1986 a inauguré la journée sur le thème du traitement de l’encombrement dentaire. Il a montré de nombreux patients, présentant un encombrement plus ou moins important, traités par stripping, expansions ou extractions selon le degré de sévérité de l’encombrement et de la malocclusion. Des cas impressionnants de fort encombrement et des cas extrêmes pluridisciplinaires ont illustré cette présentation.

Puis, un trio de conférenciers a communiqué sur la gestion des traitements esthétiques.

Christine Muller, orthodontiste, pratiquant exclusivement l’orthodontie de l’adulte a présenté une conférence très visuelle sur les diastèmes antérieurs regroupant trois cas de figure : le diastème interincisif maxillaire, la  microdontie relative et les migrations secondaires. Elle a amené l’audience à s’interroger sur l’appréciation esthétique individuelle des diastèmes antérieurs en exposant subtilement sa préférence.
Stefen Koubi, MCU-PH en odontologie conservatrice à l’Université de Marseille a proposé d’améliorer l’esthétique de sourires présentant des diastèmes ou des triangles noirs grâce à des facettes en céramique extrêmement fines appelées « dentelles ». On retiendra que l’orthodontie est souvent nécessaire au préalable afin de pouvoir réaliser des facettes les plus fines possibles permettant d’obtenir un résultat très naturel.

Sur un thème similaire, Pascal Zyman, a exposé sur le traitement des dents antérieures altérées grâce à des facettes ou des composites après traitement d’orthodontie. Des traumatismes ou des caries sur les incisives maxillaires ont été traités grâce à des composites micro-hybrides très esthétiques. Ensuite, des cas avec des altérations plus étendues ont été traités grâce à des facettes très fines en soulignant les indications des composites et des facettes selon le résultat escompté.
De nombreuses photographies des visages des patients ont permis d’attester de l’esthétique du résultat en replaçant les dents et le sourire dans le visage.
Le thème des agénésies d’incisives latérales a par la suite été traité par différents conférenciers afin d’apprécier les aspects orthodontiques, chirurgical et prothétique.

Stéphane Barthélémy, orthodontiste, MCU-PH en ODF à l’Université de Montpellier, a montré une présentation très didactique sur le choix entre l’ouverture et la fermeture d’espaces dans les cas d’agénésies d’incisives latérales, illustrée par des cas cliniques très parlants. Il a également abordé le thème des implants dans la zone antérieure et du phénomène d’éruption antérieure continue qui entraîne de très mauvais résultats esthétiques à long terme.

Philippe Russe, qui pratique l’implantologie a exposé 15 points afin de ne pas « louper un implant ». Nous avons pu apprécier une présentation très claire et organisée grâce à la liste de ces 15 conseils.

Puis, Stéphane Cazier a présenté les solutions prothétiques pour remplacer des incisives latérales en insistant particulièrement sur les bridges collés qui nécessitent une préparation dentaire minime et qui sont très esthétiques. Il a communiqué sur le problème de la temporisation entre la dépose d’un appareil orthodontique lingual et la pose d’un bridge collé afin d’assurer la contention.

Enfin, pour clôturer le thème des agénésies d’incisives latérales, Valérie Romain et Franck Moatty, chirurgiens-dentistes spécialisés dans les contentions fibrées ont présenté leur protocole de remplacement des incisives latérales. Ils réalisent en une séance et en méthode directe des contentions fibrées avec des prothèses d’incisives latérales incorporées selon les besoins du patient.

Après la pause déjeuner, Dirk Wiechmann, orthodontiste allemand inventeur de l’orthodontie linguale totalement individualisée a pris la parole sur l’utilisation des minivis en orthodontie linguale. Il a pu présenter différentes situations cliniques difficiles nécessitant un ancrage absolu à l’aide de minivis qui ont été menées avec brio telles que l’ingression des molaires ou la distalisation des dents maxillaires afin de corriger une classe II dentaire. Le degré de finition des cas est impressionnant et nous rappelle l’excellence de ses résultats.

Place ensuite au thème des canines incluses qui a été abordé par un trio de conférenciers.
Coralie Fauquet-Roure, orthodontiste spécialiste de l’orthodontie linguale a communiqué sur l’individualisation de la stratégie thérapeutique face à une canine incluse sur le plan orthodontique. En effet, la méthodologie est bien précise afin de tracter une canine incluse mais il faut toujours garder à l’esprit qu’une complication peut vite arriver. Son conseil : traiter le patient avec audace tout en gardant une certaine mesure.

Une alternative à la mise en place orthodontico-chirurgicale des canines incluses a été donnée au travers d’une communication novatrice sur les implants transcanins réalisée par Keyvan Davarpanah qui a présenté des cas de dents incluses ankylosées dans lesquelles sont posés des implants. Cette alternative pour le moment expérimentale nécessite des études supplémentaires.
Pour rester sur le même thème, Frédéric Philippart a ensuite pris la parole sur les extractions de canine incluse avec implantation immédiate soulevant ainsi les avantages et les inconvénients de cette technique qui ne nécessite pas de temporisation.
Ensuite, la collaboration orthodontie-parodontie a été traitée par deux conférenciers.

Vincent Jaumet a abordé le traitement des récessions gingivales en illustrant les différentes possibilités thérapeutiques avec l’œil du parodontiste.
Puis, la parole a été redonnée à l’orthodontie avec une présentation de Catherine Galletti qui pratique exclusivement l’orthodontie linguale, sur le thème des traitements des migrations secondaires. L’accent a été mis sur l’intérêt du stripping et l’importance de la contention. Ce thème pluridisciplinaire orthodontie-parodontie a permis de rappeler combien ces branches de la dentisterie sont complémentaires.

Olivier Sorel, MCU-PH en ODF à l’Université de Rennes a présenté la gestion des édentements postérieurs et a illustré ses propos avec de nombreux cas cliniques d’orthodontie préprothétique. Nous avons pu apprécier le degré de complexité de certaines situations cliniques d’édentements postérieurs car la biomécanique des mouvements orthodontiques mis en place a été expliquée.

Pour conclure après ces nombreuses présentations très cliniques, Patrick Missika, MCU-PH à l’Université de Paris Diderot et expert à la Cour d’appel de Paris a communiqué sur l’aspect juridique de la collaboration omnipraticien, implantologue, orthodontiste en détaillant la responsabilité de chacun dans ce trio. Il a donné de précieux conseils suscitant l’intérêt de l’audience dont les questions ne tarissaient pas, nous permettant d’en apprendre davantage sur un thème peu évoqué mais très important dans notre profession.

Cette journée axée autour de la pluridisciplinarité, nous a permis d’améliorer nos connaissances dans de nombreux domaines de la dentisterie. L’accent aurait pu être davantage mis sur l’organisation des soins entre les différentes disciplines afin de mener au mieux un traitement pluridisciplinaire. Néanmoins, nous ressortons boostés par l’excellence des résultats montrés par certains conférenciers.
Rendez-vous l’année prochaine !

Pour quelles raisons assister à cette conférence l’année prochaine ?

Pour écouter de célèbres conférenciers spécialisés en orthodontie linguale s’exprimer en français.
Pour tous les conseils directement applicables au cabinet.
Pour l’importance donnée à l’esthétique car en orthodontie linguale, les résultats du traitement ne sont pas masqués par un appareil orthodontique et l’appréciation est immédiate.
Pour les échanges, la complémentarité et la complicité entre les différentes disciplines, en particulier cette année, où la journée a regroupé de nombreux orthodontistes, omnipraticiens, parodontistes et implantologues.

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