« On n’est pas là pour offrir des montures Chanel à tout le monde ou des verres antireflet qui filtrent la lumière bleue. » Devant l’Association des journalistes de l’information sociale (AJIS) le 21 novembre, c’est par l’ironie que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a de nouveau fait comprendre que l’idée du Président de la République d’un reste à charge zéro en optique, dentaire et prothèse auditive n’est pas de tout rembourser quels que soient les actes. « Le but est de se mettre d’accord sur un panier de soins nécessaires, et que tout le monde puisse y avoir accès », a-t-elle précisé, soulignant avec optimisme que les négociations avec les chirurgiens-dentistes sur ce volet étaient déjà engagées et « devraient aboutir courant 2018 ».
Côté syndicats dentaires, c’est plutôt l’inquiétude. Dans un communiqué commun du 27 novembre, la CNSD et l’Union Dentaire rappellent que la promesse du zéro reste à charge est l’une des raisons majeures (avec le règlement arbitral) de la fermeture des cabinets dentaires qui a débuté le 27 novembre et s’achèvera le 2 décembre. « Aujourd’hui, 80 % des actes réalisés dans les cabinets dentaires sont déjà en reste à charge zéro, signalent les syndicats. Mais s’ils permettent à la majorité des patients d’accéder à des soins précoces, préventifs, conservateurs et chirurgicaux, ces actes sont honorés à des tarifs fixés inférieurs aux coûts réels.
C’est cette situation scandaleuse que nous dénonçons : nous réclamons que ces actes soient convenablement revalorisés. Sans financement massif, cette « promesse » est irréaliste et pourrait figer toute l’activité des cabinets et de la filière dentaire. ».
Appréciations divergentes sur le zéro reste à charge
- Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
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