àl’occasion de la journée européenne d’information sur les antibiotiques du 18 novembre, les acteurs publics (gouvernement, ministère de la Santé, Santé publique France, ANSM, etc.) appellent à « poursuivre les efforts » réalisés en 2020 « individuellement et collectivement ». Car la pandémie de Covid-19 a eu un impact très positif sur la consommation d’antibiotiques en France. Les confinements et les gestes barrières (hygiène des mains, distanciation, etc.) ont modifié nos comportements, entraînant une baisse des consultations médicales et des prescriptions d’antibiotiques. La baisse de consommation est très significative en ville où sont délivrés 92 % des antibiotiques. « En 2020, 44,4 millions de prescriptions ont été dispensées en ville. Elles ont chuté de 18 % par rapport à 2019, souligne Santé Publique France (SPF).
Cette réduction de la consommation d’antibiotiques, jamais observée jusque-là, concerne toutes les classes d’âge quel que soit le sexe. Elle est toutefois plus marquée chez les enfants de moins de 4 ans et l’est moins chez les personnes âgées de plus de 64 ans. »
En revanche, en établissements de santé, la consommation d’antibiotiques pour 1 000 journées d’hospitalisation (JH) a augmenté de 2,1 % en 2020, passant de 300 à 306 doses définies journalières (DDJ) pour 1 000 JH malgré la diminution d’activité des établissements de santé de 8 % du fait de la crise sanitaire. « L’augmentation de la consommation de certaines familles de molécules, telles que les macrolides (+ 35 %) ou les carbapénèmes (+ 17 %) pourrait être en lien avec la prise en charge de patients COVID-19 », indique SPF. L’évolution de la résistance des bactéries aux antibiotiques est aussi plus contrastée. SPF note une stabilisation du nombre de cas de staphylocoques dorés résistants à la méticilline (de 18 en 2019 à 17 cas pour 100 000 JH en 2020), mais une augmentation du nombre de cas d’entérobactéries productrices de bêta-lactamase à spectre étendu BSLE (55 pour 100 000 JH en 2019 versus 58 en 2020) ou de carbapénémases (1,1 cas en 2019 et 1,3 cas en 2020 pour 100 000 JH). Globalement, alerte SPF, « le niveau de consommation reste élevé et il est donc important de promouvoir le bon usage des antibiotiques afin d’éviter les prescriptions inutiles. Les prochaines années diront si ces pratiques de prévention instaurées en 2020 persistent au long cours dans la population ».
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