Les implants courts sont aujourd’hui une solution validée pour la restauration implanto-prothétique de crêtes alvéolaires maxillaires et mandibulaires présentant une résorption verticale importante. Cependant, aucun consensus n’existe, premièrement sur le ratio entre le nombre d’implants et le nombre d’éléments dentaires à remplacer, et deuxièmement sur l’intérêt de la solidarisation des implants entre eux par une prothèse monolithique ou a contrario sur la possibilité de réalisation de prothèses unitaires.
Cette étude, simulant in vitro une classe I de Kennedy, a évalué le comportement biomécanique d’implants courts (7 mm de longueur), comparés à des implants standards (10 et 13 mm), vissés dans une plaque en plastique transparent. Des suprastructures unitaires ou plurales solidarisant 3 implants entre eux ont été mises en place.
L’analyse des contraintes subies autour des implants lors de forces exercées axialement ou latéralement a été réalisée par photoélasticité. Les paramètres évalués étaient la localisation des contraintes, leur direction de propagation, leur intensité.
Les observations ont été réalisées en aveugle par deux examinateurs calibrés.
Résultats
1. L’application de forces sur un implant unitaire court montre, conformément à la littérature, une concentration plus importante des contraintes à la partie cervicale et axiale de l’implant par rapport à la partie médiane. L’application de forces obliques majore les contraintes sur la partie cervicale de l’implant. Ces contraintes sont proportionnelles à l’intensité de la force exercée (R = 0,8).
2. Le fait de solidariser 3 implants courts par une prothèse monolithique permet de diminuer significativement les contraintes par rapport à des implants unitaires (p < 0,001). Lors de l’application d’une force axiale sur les implants solidarisés, les contraintes sont distribuées sur tous les implants et se situent à la partie cervicale et apicale des implants. Lors de l’application de forces obliques, les contraintes sont mieux distribuées au niveau des implants adjacents. Cependant, les contraintes exercées à la partie cervicale et apicale des implants restent significativement plus importantes lors de forces axiales que lors de forces exercées obliquement sur les implants (p < 0,001).
3. L’intensité des contraintes diminue au niveau de l’ensemble des implants solidarisés si l’implant sollicité a une longueur supérieure aux deux autres (p < 0,001).
Que faut-il retenir ?
1. Les forces exercées obliquement sur un implant provoquent des contraintes importantes au niveau de l’os cervical. Comme les implants courts ont moins de surface pour dissiper les contraintes, le risque de résorption angulaire est majoré. Il faut donc préférer une désocclusion en latéralité en présence d’implants courts.
2. Le fait de solidariser les implants par une superstructure prothétique monolithique permet de réduire les tensions osseuses péri-implantaires.
3. Solidariser un implant de longueur standard (10 mm) à des implants courts permet de diminuer les contraintes osseuses péri-implantaires notamment au niveau des plus courts.
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