Dans un communiqué du 12 décembre l’Association américaine des orthodontistes (AAO) se dit prête « à fournir assistance et conseils » ainsi que « des consultations gratuites » aux dizaine de milliers de patients de la société Smile Direct Club, en déshérence après la fermeture définitive de cette dernière le 8 décembre.
Smile Direct Club, créé en 2014, proposait des aligneurs à domicile. Concept révolutionnaire à l’époque. « Grâce à la télédentisterie nos aligneurs invisibles permettent de redresser vos dents selon l’horaire qui vous convient et dans le confort de votre demeure », vantait la firme.
Son secret : des « boutiques » de rue. C’est là que des opérateurs prenaient les empreintes optiques des futurs clients, expliquaient comment fonctionne le traitement puis leur montraient à quoi ressemblerait leur futur sourire. Le tour était joué. Le plan de traitement signé, les gouttières étaient envoyées régulièrement à domicile pour des traitements qui duraient en moyenne 6 mois.
Mais voilà, l’entreprise à fait faillite. Evaluée à environ 8,9 milliards de dollars à son entrée en bourse en 2019, cinq ans seulement après sa création, la valeur du titre a chuté au fil du temps, la société se révélant non rentable année après année. Rien qu’en 2022, elle a perdu 86,4 millions de dollars, obligée d’investir encore et encore pour prouver la viabilité de son activité. En vain donc.
« L’importance d’un examen en personne »
Les commandes des clients qui n’ont pas encore été expédiées ont été annulées et la « garantie sourire à vie » n’existe plus, a indiqué la société. Si celle-ci revendiquait avoir « servi » plus de 2 millions de personnes depuis sa création, on ne sait pas exactement combien de clients actifs elle avait avant sa fermeture, aux Etats-Unis comme à ailleurs dans le monde, car la firme possédait des filiales y compris en France.
Ils se compteraient en « dizaine de milliers » selon la presse américaine. Malheureusement pour eux, Smile Direct Club a précisé qu’ils devraient continuer à payer les échéances de leur traitement. Ces derniers étant payables à l’avance, la plupart des clients ont souscrit des contrats auprès d’organismes de crédit. Il semble toutefois, qu’une fois liquidés les actifs de la société, certains clients pourraient être en partie remboursés.
Flairant l’aubaine, d’autres firmes du même acabit tel « Western dental & orthodontics », ou « DentalWorks » leurs proposent déjà des tarifs promotionnels pour reprendre les traitements.
C’est pourquoi l’AAO souligne dans le même communiqué « l’importance d’un examen en personne et de radiographies avant de commencer tout traitement orthodontique ».
L’Association des dentistes américains (ADA) « encourage » également ses membres à proposer « des évaluations gratuites et des recommandations » aux anciens clients de Smile Direct Club.
Dès 2019, l’association avait déposé une « lettre de plainte » auprès des autorités sanitaires américaines pour dénoncer les soins dentaires délivrés directement au consommateur sources « de dommages irréversibles aux individus, qui sont traités comme des « clients » plutôt que comme des patients ».
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