La réaction de polymérisation des adhésifs dentaires activée par l’irradiation lumineuse s’induit par la décomposition des camphoroquinones et des amines tertiaires, résultant dans l’apparition de radicaux libres réactifs, capables de se lier avec les doubles liaisons des monomères résineux. Cependant, l’oxygène possède un plus fort potentiel de réaction avec les radicaux libres que les molécules de monomère, ce qui conduit au retard ou à l’inhibition de la polymérisation. En conséquence, une couche inhibée par l’oxygène apparaît en surface des adhésifs polymérisés lorsqu’ils sont activés en présence d’air.
Les effets de cette couche inhibée par l’oxygène ont été considérés selon les études comme indispensables, négatifs ou sans effet.
L’objet de la présente étude était d’évaluer les effets de l’inhibition par l’oxygène des adhésifs universels sur la durabilité du joint dentinaire et sur les caractéristiques interfaciales.
Les adhésifs universels Scotchbond Universal, Prime & Bond Elect et G-Premio ont été testés. Des tests de cisaillement et de fatigue en cisaillement de composites liés à la dentine par des adhésifs avec ou sans couche d’inhibition, selon les modes de mordançage total ou d’auto-mordançage, ont été menés. Les paramètres de l’énergie libre de surface ont été aussi étudiés par le procédé de la goutte sessile.
Les résultats montrent que la présence d’une couche inhibée par l’oxygène conduit à de meilleurs résultats en cisaillement et en fatigue quel que soit le mode de mordançage. De plus, quel que soit l’adhésif ou le mode d’action, la présence d’une couche inhibée conduit à de meilleurs paramètres d’énergie de surface, force de polarité et liaison hydrogène.
En conclusion, les résultats de la présente étude indiquent que la présence d’une couche superficielle inhibée par l’oxygène à la surface des adhésifs universels ne compromet pas la durabilité et les caractéristiques interfaciales des adhésifs dentinaires.
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