adf 2017 – Retour aux sources et régénération

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Douceur et chatoyance du pastel 1. Pierre Carrier-Belleuse, Sur le sable de la dune. Pastel, 1896. © Petit Palais / Roger-Viollet 2. Lucien Lévy-Dhurmer, Feu d’artifice à Venise. Pastel © Petit Palais / Rogier-Viollet

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Douceur et chatoyance du pastel



L’art du pastel, de Degas à Redon
Petit Palais, jusqu’au 8 avril

Du mercredi au samedi à 19h45
Il est beau, fin, sensible, mais il est fragile et les musées ne tiennent pas à l’exposer. Loué soit donc le Petit Palais qui, très exceptionnellement, nous découvre 130 de ses 200 trésors tenus d’ordinaire à l’abri. En sortant de sa réserve, le pastel révèle sa vraie nature : ce précieux intermédiaire entre le crayon et le tube de peinture est fait pour saisir le trait sur l’instant tout en lui donnant relief, éclat et chair. Sa carrière depuis cinq siècles est assez contrastée quoiqu’il traverse tous les courants esthétiques. Si le voluptueux XVIIIe reste son siècle d’or, la Révolution réduit ses privilèges pour un temps ; très vite les romantiques en redécouvrent les charmes, les naturalistes l’utilité pratique, les impressionnistes les vertus optiques et les symbolistes le mystère. Tout terrain, le pastel est un allié flatteur pour les portraitistes mondains et un médium rapide pour les paysagistes de plein air. Sans préparation ni séchage, il permet de noter la vérité d’un geste, la brièveté d’une sensation, la subtilité des variations atmosphériques. Dur ou tendre, sec ou gras, il est aussi à l’aise dans la netteté que dans le flou : le pied sûr des danseuses de Degas et le tourbillon vaporeux de leur tutu en témoignent. C’est dans le nu que sa délicatesse fait merveille, poudrée comme le fard, fluide comme l’huile, mate comme la cire, veloutée comme la plus douce carnation, sensuelle comme la plus intime courbe. Son autonomie en tant que genre s’affirme avec des artistes comme Odilon Redon, qui approfondissent ses secrets prestiges et ses harmonies étranges pour en faire le vecteur sans égal d’un onirisme éminemment poétique. Au terme de ce très équilibré voyage en pastelie, l’envie naît de se frotter d’un peu plus près à ces séduisantes vibrations. Le Petit Palais fait bien les choses : un espace de médiation initie le visiteur à la magie de cette technique, et illustre son actualité à travers un hommage à Irving Petlin.

Images, rivages, mirages : Paul Gauguin



Gauguin l’alchimiste
Grand Palais, jusqu’au 22 janvier

Tous les jours, à 21h (le samedi, représentation supplémentaire à 16h)
Artiste protéiforme, Arturo Brachetti revient en France avec une nouvelle création présentée cet été en Italie. Capable de passer de la magie à la variété, de la performance au cirque en passant par la comédie musicale, le maître du quick-change fait voyager le public dans ses souvenirs, ceux de l’enfance et ceux de ses spectacles précédents. On retrouve ainsi plus de 350 personnages loufoques, décalés, drôles, autant de facettes de ce spécialiste du transformisme et de la magie. Un tour complet du spectacle vivant où magie, ombres chinoises ou encore mapping permettent d’entrer dans son univers intime et délirant, ponctué de performances visuelles époustouflantes.

Télescopage d’influences



Dada Africa
Sources et influences extra-occidentales
Musée de l’Orangerie,
jusqu’au 19 février

Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h
Révélé par Gauguin, l’art primitif jaillit en bombe sur la scène artistique juste avant la Grande Guerre. Ce que l’on va appeler d’abord « l’art nègre » passionne ces années de grand brassage et de remise à plat des valeurs artistiques traditionnelles. Dans la course au désastre que l’on pressent, l’Occident en crise n’est plus le diapason universel de la création et l’on cherche une altérité vers tous les horizons. Sous l’impulsion d’Apollinaire et du collectionneur Paul Guillaume, on la découvre dans les masques, sculptures et statuettes en provenance d’Afrique, principalement, et l’on s’émerveille devant leur force expressive, leur économie de moyens, leur beauté brute. Tous les arts s’en imprègnent ; les cubistes en intègrent les leçons et les transposent, la poésie, la musique et la danse s’y ressourcent. Le chaos de la guerre et le sentiment d’absurdité totale qu’il inspire renforcent le besoin et l’urgence d’une régénérescence radicale de l’ancien monde. En France, en Allemagne, en Amérique, en Suisse, l’explosion Dadaïste va incarner ce renouveau et organiser la confrontation créative entre l’art occidental et l’art extra-occidental : africain, océanien, amérindien, asiatique. Un siècle plus tard, cette exposition remet en lumière le jeu d’échanges et de résonances voulu par l’avant-garde Dada (Tzara, Picabia, Jean Arp, Man Ray…) et prolongé par le surréalisme.

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