Accès partiel aux professions de santé : le danger est bien là

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Une ordonnance publiée au Journal officiel du 20 janvier transpose dans le droit français la directive européenne relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles. Elle vise « à faciliter la mobilité des professionnels (en Europe) en assouplissant les règles de reconnaissance des qualifications existantes », explique un rapport au Président de la République au sujet de cette ordonnance publiée également au Journal officiel du 20 janvier.
La mobilisation des libéraux de santé, fin 2016, a permis d’éviter que le gouvernement, instaure une application différenciée selon les professions. L’accès partiel est évoqué de manière globale comme la possibilité pour un professionnel de santé « pleinement qualifié » d’exercer une partie seulement des actes relevant d’une profession à part entière en France. Mais, précise le rapport, « cette faculté est encadrée par des conditions très strictes et par un examen au cas par cas de ces demandes qui pourront être refusées pour un motif impérieux d’intérêt général tenant à la protection de la santé publique ». Garantie trop faible pour le Centre national des professions de santé (CNPS) qui considère, le 26 janvier, que « sur le fond, l’accès partiel en santé reste inacceptable ». « Ces dispositions vont ouvrir la voie à une déqualification des professions de santé, ce qui n’est pas sans risque pour la santé des patients et s’avère être en totale contradiction avec l’exigence nécessaire de sécurité et de qualité des soins », regrette l’intersyndicale des libéraux de santé alors que d’autres pays comme l’Allemagne ont résisté à Bruxelles en refusant d’introduire l’accès partiel.
Le CNPS redoute « que la confusion s’installe et que les patients n’aient pas, ou difficilement, la possibilité de discerner s’ils s’adressent à des professionnels de plein exercice ou à des professionnels partiels ». Selon l’organisation, le gouvernement tente « d’ubériser les professionnels de santé et faire ainsi naître une offre sous-qualifiée, non garantie et low cost » qui conduira « à une dégradation inévitable de la qualité des soins comme est venue le rappeler récemment l’affaire Dentexia ». Aussi, le CNPS demande au gouvernement de renoncer à appliquer ce texte.

Thèmes abordés

Commentaires

Laisser un commentaire

Sur le même sujet

Politique de santé

Démarches Sécu : le B.A-B.A en BD

À quel âge commander sa carte Vitale ? Quelles sont les conditions pour toucher la prime d’activité ? Comment bénéficier du tiers...
Politique de santé

« Mon espace santé » : campagnes de prévention personnalisées

« Mon espace santé », le carnet de santé numérique des assurés sociaux propose déjà des messages de prévention générique : dépistage, vaccination, recommandations de...
Politique de santé

L’intégration de nouvelles professions au RPPS inquiète les Libéraux de santé

L’intersyndicale « les Libéraux de santé » (LDS – 10 syndicats dont Les CDF) se dit « inquiète » de l’entrée dans...
Politique de santé

4 Français sur 10 ont un niveau de littératie en santé insuffisant

La littératie en santé se définit par les compétences nécessaires pour repérer, comprendre, évaluer et utiliser les informations permettant à...
Politique de santé

Maîtriser les prix et l’accès aux médicaments

Instaurer un stock de sécurité de médicaments « plancher » de quatre mois pour les médicaments à intérêt thérapeutique majeur, raccourcir la durée minimale de protection...
Politique de santé

“Mon espace santé” s’étoffe

« L’agenda » est désormais disponible sur « Mon espace santé », indique l’assurance maladie le 30 avril. Il s’agit d’un « calendrier prévisionnel rassemblant tous...